Attrapeur de serpents : 7 vérités étonnantes sur ce métier à haut risque

Chaque année, on estime à plus de 5 millions le nombre de personnes mordues par des serpents dans le monde, causant près de 100 000 décès selon l’OMS. Pourtant, un métier discret mais crucial contribue à limiter ces tragédies : celui d’attrapeur de serpents.

À la frontière entre passion, courage et expertise, ces spécialistes agissent souvent dans l’ombre… ou à mains nues.

Voici 7 vérités étonnantes qui vous feront découvrir une profession fascinante, bien loin des clichés.

1. Le métier d’attrapeur de serpents existe réellement… et sauve des vies

Un métier officiellement reconnu dans certains pays

Dans des pays comme l’Inde, la Thaïlande ou les États-Unis (Floride, Texas), les attrapeurs de serpents sont souvent formés et missionnés par des autorités locales ou des ONG. Là où les serpents venimeux sont fréquents, ils constituent la première ligne de défense entre les reptiles et la population.

En Thaïlande, par exemple, des pompiers sont aussi formés pour capturer des serpents urbains, parfois jusqu’à 100 fois par jour à Bangkok (source officielle en bleu). Ces interventions permettent d’éviter des centaines de morsures potentielles chaque année.

Des interventions vitales en milieu urbain et rural

Un serpent dans une maison, une école ou un champ de culture peut rapidement devenir une urgence. L’attrapeur intervient alors dans des conditions imprévisibles : sous une toiture, dans des égouts, derrière un meuble ou sous une voiture. Il doit réagir vite, sans blesser l’animal ni risquer sa propre vie.

Dans certaines régions rurales de l’Afrique ou de l’Asie, ces interventions permettent de préserver les récoltes, protéger les enfants, ou simplement rassurer les habitants qui vivent dans la crainte constante des serpents.

2. Il faut une formation (et un sang-froid extrême) pour attraper un serpent

Techniques et outils d’un attrapeur de serpents

Oubliez l’image du cowboy avec un bâton. Un attrapeur expérimenté utilise une panoplie d’outils spécialisés :

  • Crochets en métal pour soulever les serpents sans contact direct
  • Pinces longues pour saisir l’animal sans le blesser
  • Sacs en toile ou boîtes ventilées pour le transport sécurisé
  • Gants renforcés, parfois inutilisés par les experts les plus aguerris

Chaque outil a un usage précis selon l’espèce, la taille ou le contexte de capture. Une mauvaise manipulation peut blesser l’animal ou provoquer une attaque.

Contrôle des émotions et gestes millimétrés

Un bon attrapeur de serpents ne panique jamais. Il doit observer attentivement le comportement du reptile, anticiper ses mouvements et agir en une fraction de seconde.

Les serpents, surtout venimeux, peuvent frapper en moins de 0,3 seconde. L’attrapeur doit donc rester concentré, calme et précis, même lorsque l’animal siffle, se dresse ou tente de fuir. Une simple hésitation peut avoir des conséquences dramatiques.

C’est pourquoi les formations professionnelles incluent souvent :

  • Une connaissance éthologique poussée
  • Des exercices en conditions réelles, parfois avec des serpents inoffensifs d’abord
  • Une maîtrise des gestes de premiers secours en cas de morsure

3. Certains attrapeurs agissent bénévolement, par passion ou par tradition

Héritage culturel dans certaines régions

Dans plusieurs régions du monde, attraper des serpents est un savoir-faire transmis de génération en génération.

En Inde, les célèbres “sapera” sont issus de communautés nomades qui manipulent des cobras depuis des siècles, non pour les tuer, mais pour les étudier, captiver ou relâcher selon les croyances locales.

Au Sri Lanka, certains attrapeurs interviennent à la demande des villages, gratuitement ou contre quelques vivres. Ce rôle est respecté, parfois même ritualisé. Ce savoir empirique repose sur une observation fine des comportements des serpents, transmise oralement.

En Afrique de l’Ouest, notamment au Bénin ou au Togo, des “docteurs serpents” sont sollicités dans des zones rurales isolées pour capturer des reptiles échappés dans les habitations. Ils n’ont pas toujours accès aux outils modernes, mais maîtrisent des techniques manuelles d’une redoutable efficacité.

Une vocation plus qu’un métier

Nombre d’attrapeurs de serpents agissent sans être rémunérés. Ce sont souvent des passionnés de nature, des herpétologistes amateurs, ou même des soignants en centre de soins pour reptiles.

En France, on trouve des bénévoles dans certaines associations de protection de la faune sauvage, comme le Groupe Herpétologique Rhône-Alpes ou la Société Herpétologique de France, qui sont parfois sollicités pour déplacer des serpents mal identifiés dans les jardins.

Ces passionnés partagent une même mission : éviter la destruction inutile de serpents, souvent protégés, et rassurer les humains mal informés.

4. Tous les serpents ne sont pas dangereux… mais il faut savoir lesquels éviter

Espèces venimeuses les plus courantes dans le monde

Sur environ 3900 espèces de serpents recensées, moins de 15 % sont réellement venimeuses pour l’être humain. Mais certaines peuvent tuer en quelques heures si la morsure n’est pas traitée à temps.

Parmi les plus redoutées :

  • Le pseudonaja textilis (serpent brun d’Australie) : 2e serpent le plus venimeux au monde, rapide et agressif.
  • Le fer-de-lance (Amérique centrale et sud) : responsable d’un grand nombre de morsures.
  • La vipère de Russell (Inde, Asie du Sud) : fréquente en zones agricoles, souvent confondue avec des espèces inoffensives.
  • Le cobra indien : icône redoutée, capable de projeter son venin à distance.

Ces serpents sont souvent la cible principale des attrapeurs, car ils cohabitent de plus en plus avec l’humain dans des zones urbaines en expansion.

Identifier rapidement un serpent dangereux

Pour un attrapeur, la capacité à identifier une espèce en quelques secondes est vitale. Voici quelques critères utilisés :

  • La forme de la tête : souvent triangulaire chez les espèces venimeuses.
  • Les pupilles : fentes verticales chez de nombreux vipéridés.
  • Le comportement défensif : sifflement fort, enroulement, simulation d’attaque.
  • Les motifs dorsaux : certaines espèces arborent des motifs en zigzag ou des bandes contrastées.

Mais attention : ces critères peuvent induire en erreur. Par exemple, la couleuvre de Montpellier, en Europe, peut sembler menaçante… alors qu’elle est inoffensive. D’où l’importance de laisser l’intervention à un professionnel.

5. Attraper un serpent ne signifie pas le tuer

Une mission de relocalisation avant tout

Contrairement aux idées reçues, le rôle d’un attrapeur de serpents n’est pas d’éliminer les reptiles, mais de les capturer sans les blesser, puis de les relâcher dans un environnement adapté.

La plupart des professionnels suivent un protocole éthique clair :

  1. Capture sécurisée
  2. Observation de l’état de santé du serpent
  3. Relâche dans un habitat naturel éloigné des zones humaines

Ce processus permet de préserver à la fois l’équilibre écologique et la sécurité des habitants. Dans certaines régions, comme la Floride, les relâchers sont strictement réglementés pour éviter les déséquilibres biologiques (ex : espèces invasives comme les pythons birmans).

Éthique, protection animale et législation

De nombreux serpents sont protégés par la loi, notamment en Europe. En France, toutes les espèces de serpents sont protégées au titre du code de l’environnement (article L411-1).

Il est interdit de capturer, déplacer ou tuer un serpent sans autorisation. Même les attrapeurs doivent :

  • Détenir un certificat de capacité
  • Être formés en herpétologie
  • Travailler avec les autorités compétentes

C’est pourquoi attraper un serpent chez soi sans formation est à la fois dangereux et illégal.

6. Les réseaux sociaux ont transformé l’image du chasseur de serpents

Des vidéos spectaculaires qui deviennent virales

Aujourd’hui, les attrapeurs de serpents sont devenus des figures médiatiques. Leurs vidéos atteignent parfois des millions de vues sur YouTube, Instagram ou TikTok. On y voit des captures impressionnantes : cobras géants, pythons sous un lit, vipères dans les toilettes…

Des chaînes comme Bebesaurus en France, ou Snake Catchers 24/7 en Australie, partagent leur quotidien avec pédagogie mais aussi un certain goût du spectaculaire.

Ces contenus renforcent l’image d’un métier à sensations fortes, mais aussi l’importance de l’intervention professionnelle.

Entre pédagogie et mise en scène

Il faut toutefois distinguer les vrais professionnels des créateurs de contenu à la recherche de buzz. Certaines vidéos mettent en scène des manipulations risquées, sans équipement ni précautions, ce qui peut encourager de mauvaises pratiques.

D’autres, en revanche, jouent un rôle crucial d’éducation du public :

  • Reconnaître un serpent inoffensif
  • Savoir quoi faire en cas de rencontre
  • Comprendre le rôle écologique des reptiles

L’enjeu est de diffuser les bons réflexes, sans tomber dans le sensationnalisme inutile.

7. Devenir attrapeur de serpents : un rêve pour certains, un danger pour les imprudents

Ce que dit la loi en France

En France, il n’est pas possible de devenir attrapeur de serpents en amateur. Toute manipulation d’un reptile est strictement encadrée.

Pour intervenir légalement, il faut :

  • Obtenir un certificat de capacité pour espèces non domestiques
  • Avoir suivi une formation reconnue (ex : stage en centre de soins)
  • Travailler en collaboration avec la DREAL ou un centre agréé

La capture sans autorisation expose à des sanctions pénales, même en cas de bonne intention.

Pourquoi mieux vaut appeler un professionnel

Même si un serpent semble petit ou inoffensif, une capture maladroite peut :

  • Provoquer une morsure grave
  • Tuer inutilement un animal protégé
  • Propager une fausse identification (ex : couleuvre prise pour une vipère)

Les professionnels sont formés pour identifier rapidement l’espèce, évaluer la dangerosité, et intervenir sans stress pour le reptile comme pour l’humain.

En cas de rencontre avec un serpent :

  1. Ne paniquez pas
  2. Reculez lentement
  3. Appelez un centre de sauvegarde de la faune ou les pompiers en cas de doute

Conclusion

Le métier d’attrapeur de serpents reste aussi fascinant que méconnu. Derrière chaque intervention se cache une formation exigeante, un savoir-faire précis, et souvent une passion profonde pour ces reptiles injustement redoutés.

Qu’ils soient professionnels agréés, bénévoles expérimentés ou héritiers d’une tradition culturelle, ces spécialistes jouent un rôle essentiel pour la sécurité humaine et la préservation de la biodiversité.

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