Saviez-vous qu’on recense plus de 3900 espèces de serpents dans le monde ? Mais certaines régions concentrent à elles seules des centaines de spécimens différents, dont certains parmi les plus dangereux ou les plus impressionnants de la planète.
Si vous avez la phobie des reptiles… ces endroits ne sont sans doute pas pour vous !
Voici les 5 régions où les serpents sont rois, avec un zoom sur les espèces, les habitats et les dangers potentiels.
1. L’Amazonie : la reine incontestée des serpents
Une biodiversité unique en son genre
Avec ses 6 millions de km² de forêt tropicale, l’Amazonie est tout simplement la plus grande réserve de serpents du monde. Elle abrite plus de 300 espèces différentes, allant de petites couleuvres forestières à des espèces massives comme l’anaconda vert.
Cette diversité exceptionnelle s’explique par :
- un climat chaud et humide toute l’année,
- une végétation dense et permanente,
- une grande variété de niches écologiques, entre canopées, sous-bois et zones aquatiques.
L’Amazonie est un véritable paradis pour les reptiles, où chaque recoin peut abriter une espèce encore inconnue des scientifiques.
Des géants et des venimeux
L’un des serpents emblématiques de la région est l’anaconda vert, le plus gros serpent du monde en termes de poids, capable d’atteindre plus de 200 kg. On y croise aussi des vipères comme le fer-de-lance, l’un des serpents les plus agressifs d’Amérique du Sud.
Mais attention : la plupart des serpents amazonien ne sont pas dangereux pour l’homme. Les morsures restent rares, notamment parce que ces reptiles fuient la présence humaine.
Pour autant, dans des zones rurales isolées, les risques de rencontre sont bien réels, comme l’a confirmé un rapport récent de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) (source en bleu à insérer dans la version finale).
2. Le nord de l’Australie : serpents à foison sous les tropiques
Un climat parfait pour les reptiles
Du Queensland au Territoire du Nord, le nord tropical de l’Australie est l’une des régions les plus densément peuplées… en serpents ! On y recense plus de 140 espèces, avec une proportion record de serpents venimeux.
Ce climat humide et chaud est idéal pour les reptiles : les forêts côtières, les mangroves, mais aussi les zones semi-arides du centre nord offrent une diversité de micro-habitats où les serpents prospèrent à l’état naturel.
Des records de dangerosité
La région héberge certains des serpents les plus venimeux du monde, comme :
- le taipan du désert, surnommé le « serpent le plus mortel de la planète » ;
- le serpent brun de l’est, responsable de la majorité des décès par morsure en Australie ;
- ou encore le python tapis, immense serpent constricteur qui rôde parfois près des habitations.
Dans le nord australien, voir un serpent dans son jardin n’a rien d’inhabituel. Les habitants sont formés dès l’enfance à identifier les espèces et réagir en cas de rencontre.
C’est un pays où la cohabitation avec les reptiles est une réalité quotidienne, et parfois même un enjeu sanitaire, comme le rappellent régulièrement les autorités locales et les services environnementaux australiens.
3. Le sous-continent indien : un vivier de serpents venimeux
Une densité de serpents exceptionnelle
L’Inde, le Bangladesh, le Népal et le Sri Lanka forment un ensemble géographique redouté par les herpétologues : le sous-continent indien concentre une diversité extrêmement élevée de serpents, en particulier venimeux.
On estime qu’on y recense plus de 270 espèces, dont une quarantaine classées comme potentiellement mortelles.
Les campagnes agricoles, les zones rurales, les forêts tropicales humides et les zones sèches abritent toutes des serpents adaptés à des milieux très variés.
Ce qui rend cette région unique, c’est la cohabitation entre population dense et forte concentration de serpents, un cocktail qui augmente considérablement le nombre d’incidents.
Le “Big Four” : les tueurs silencieux
L’Inde est tristement célèbre pour ses dizaines de milliers de morsures de serpent chaque année, dont beaucoup sont mortelles. La raison ? Un groupe redouté surnommé le “Big Four” :
- la vipère de Russell, extrêmement agressive ;
- le cobra indien, reconnaissable à sa célèbre coiffe ;
- le bungare indien, serpent nocturne très discret ;
- la krait commun, dont la morsure est souvent indolore mais mortelle.
Selon les estimations du gouvernement indien, plus de 46 000 décès par an sont dus aux morsures de serpents, un chiffre qui fait de cette région l’une des plus touchées au monde sur le plan sanitaire.
Des campagnes d’information et de formation dans les zones rurales ont été lancées ces dernières années, notamment par les autorités locales en lien avec les hôpitaux et ONG spécialisées.
4. Le bassin du Congo : richesse invisible et mal connue
Une forêt méconnue mais ultra-diversifiée
Moins célèbre que l’Amazonie ou l’Australie, le bassin du Congo en Afrique centrale est pourtant l’un des écosystèmes les plus riches en serpents.
Cette immense région, qui s’étend sur plusieurs pays (République démocratique du Congo, Cameroun, Gabon, Congo-Brazzaville…), abrite des centaines d’espèces, dont une part encore non décrite scientifiquement.
Les zones de forêt primaire, de savane arborée et les marécages de la cuvette congolaise créent un habitat idéal pour les reptiles. Le manque de recherches approfondies dans certaines zones isolées empêche encore de mesurer toute l’ampleur de cette richesse herpétologique.
Serpents forestiers et espèces endémiques
Parmi les espèces emblématiques, on trouve :
- le boomslang, serpent arboricole à la morsure redoutable mais discrète ;
- des vipères du genre Bitis, comme la gaboon viper, impressionnante par sa taille et ses crochets ;
- des couleuvres africaines, inoffensives mais très présentes dans les zones habitées.
Contrairement à d’autres régions, les serpents du bassin du Congo sont beaucoup moins visibles car leur habitat est profond, dense et difficilement accessible.
Mais les experts qui y mènent des missions scientifiques estiment qu’on pourrait y découvrir des espèces totalement nouvelles d’ici quelques années, ce qui souligne le potentiel herpétologique encore sous-exploité de cette région.
5. Le sud-est des États-Unis : marécages et biodiversité reptilienne
Des milieux humides à haute densité de serpents
Des Everglades de Floride aux bayous de Louisiane, le sud-est des États-Unis est une terre d’élection pour les serpents. Ce qui fait sa particularité, c’est la diversité des milieux humides subtropicaux : marais, lacs, rivières, zones boisées…
On y recense près de 50 espèces différentes, dont plusieurs très communes dans les zones habitées. Contrairement à une idée reçue, la plupart sont inoffensives, mais certaines peuvent représenter un danger réel.
Les autorités environnementales américaines travaillent régulièrement avec les chercheurs et les habitants pour mieux faire connaître les espèces présentes et limiter les conflits entre serpents et humains.
Rattlesnakes, mocassins et invasions
Le sud-est américain abrite des espèces bien connues, comme :
- les crotales (rattlesnakes), reconnaissables à leur queue vibrante ;
- le mocassin d’eau, amphibien redouté des promeneurs de marais ;
- le python birman, espèce invasive introduite accidentellement en Floride et qui bouleverse l’écosystème local.
Depuis les années 2000, des programmes de capture massive de ces pythons ont été mis en place dans les Everglades, car ils représentent une menace directe pour la faune indigène.
Les serpents de cette région sont à la croisée des enjeux : biodiversité, cohabitation humaine et gestion des espèces envahissantes.
Conclusion
L’Amazonie, le nord de l’Australie, le sous-continent indien, le bassin du Congo et le sud-est des États-Unis sont les 5 régions du monde où les serpents sont les plus nombreux.
Chacune d’elles offre un climat propice, une biodiversité riche et des habitats favorables à une grande diversité d’espèces. Certaines sont des repères de serpents venimeux, d’autres d’espèces rares ou géantes, mais toutes partagent un point commun : ce sont les territoires les plus “serpentifères” de la planète.