Agame des colons en France : ce lézard venu d’Afrique pourrait tout changer

Depuis quelques années, un lézard tropical se fait discret mais s’installe bel et bien sur le territoire français. L’agame des colons, originaire d’Afrique, a récemment été observé dans plusieurs régions du sud de la France, suscitant l’intérêt des naturalistes et des écologistes.

Sa présence en France métropolitaine n’est ni une rumeur ni un cas isolé : les signalements de cet agame exotique sont en hausse, notamment en 2024. Des études confirment son établissement dans certains milieux méditerranéens, où il pourrait bouleverser l’équilibre écologique.

Agame des colons en France : une espèce exotique qui s’installe discrètement

Portrait d’un lézard africain en territoire européen : origine et traits caractéristiques

L’agame des colons, ou Agama agama, est un lézard diurne originaire d’Afrique subsaharienne. Il est facilement reconnaissable grâce à sa tête orangée chez les mâles dominants, qui contraste avec leur dos bleu. Les femelles et les mâles subordonnés présentent des teintes plus ternes, allant du gris au brun.

Ce reptile tropical atteint en moyenne 30 à 40 cm, queue comprise. Omnivore opportuniste, il se nourrit d’insectes, de petits invertébrés, mais accepte aussi des fruits. Très actif pendant la journée, il affectionne les espaces secs, rocailleux ou urbanisés, et apprécie particulièrement les endroits ensoleillés comme les toits, les murs et les pierres.

L’introduction de cette espèce en France n’a rien de naturel. Plusieurs hypothèses coexistent :

– Relâchements accidentels ou volontaires d’anciens animaux de compagnie.
– Transport involontaire via des cargaisons maritimes ou terrestres, notamment depuis les ports d’Afrique.
– Climat plus doux provenant du réchauffement global, qui rend possible leur survie hors de leur aire d’origine.

Cette combinaison de facteurs explique pourquoi on parle aujourd’hui de l’agame des colons en France comme d’un reptile non indigène en voie de naturalisation.

Agame des colons observation 2024 : les villes françaises les plus concernées

Les premières apparitions d’agames des colons en France ont été signalées dès les années 2010, mais ce n’est qu’en 2019-2022 que leur présence s’est réellement intensifiée.

En 2024, les principales zones touchées sont :

– Marseille, notamment dans les quartiers résidentiels disposant de jardins ensoleillés.
– Nice et sa périphérie, sur les murets en pierre typiques.
– Montpellier et ses alentours, y compris les zones périurbaines.

Des naturalistes et bénévoles du Groupe Herpétologique de France (GHF) ont documenté plusieurs observations vérifiées. Ces signalements sont également recensés dans l’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel), qui compile toutes les observations d’espèces exotiques.

Voici un aperçu (non exhaustif) basé sur les signalements publics :

| Ville | Nombre de signalements (2024) | Milieux observés |
|——————|——————————|——————————|
| Marseille | 18 | Murets, jardins, toits |
| Nice | 10 | Bâtiments anciens, rocailles |
| Montpellier | 12 | Zones résidentielles |

Les naturalistes recommandent à toute personne repérant ce lézard de le photographier et de rapporter l’observation via Faune-France ou l’INPN Espèces.

Espèce invasive ou simple passager ? Ce que dit la science sur l’agame des colons

Quels risques pour les lézards indigènes et la biodiversité locale ?

Si l’agame des colons est encore peu étudié dans le contexte français, plusieurs éléments suggèrent un impact potentiel non négligeable sur nos écosystèmes.

Tout d’abord, sa taille et son comportement territorial peuvent poser des problèmes aux espèces locales, notamment :

– Le lézard des murailles (Podarcis muralis), très présent en ville.
– Le lézard ocellé (Timon lepidus), une espèce protégée, déjà en recul.

L’agame des colons étant un chasseur agile et défensif, il pourrait entrer en compétition pour la nourriture et les abris. De plus, ses habitudes alimentaires variées, combinées à une capacité d’adaptation élevée, en font un concurrent redoutable.

En zone méditerranéenne, les biotopes urbains et secs qu’il affectionne sont déjà vulnérables au stress climatique. L’introduction d’un reptile exotique en France perturbe davantage les chaînes alimentaires locales.

Des recherches en cours pour mieux comprendre sa prolifération

Des organismes comme l’INRAE ou le CNRS commencent à s’intéresser de plus près à l’agame des colons en milieu naturel français. Bien que les populations soient encore localisées, leur stabilité depuis plusieurs hivers indique une capacité d’adaptation préoccupante.

Voici ce qu’on sait à date :

– Les premiers individus détectés autour de Marseille en 2015 sont toujours présents.
– La reproduction a été confirmée par plusieurs naturalistes en Provence.
– La température hivernale clé de survie tourne autour de 5-8°C : dans les villes côtières, elle est rarement atteinte.
– Certaines zones protégées, comme le parc national des Calanques, pourraient être concernées prochainement.

Selon les tendances observées, si aucun contrôle n’est mis en place, la progression naturelle de ces populations s’étendra le long du littoral méditerranéen d’ici 10 ans.

A retenir :

L’agame des colons exerce une pression écologique sur les lézards indigènes et pourrait s’installer durablement en milieu urbain méditerranéen. Les recherches scientifiques commencent à peine mais confirment une présence viable en France.

Que faire si vous croisez un agame des colons dans votre jardin ?

Reconnaître rapidement un agame des colons et éviter les confusions

Croiser un grand lézard coloré dans son jardin peut surprendre, mais il est plus fréquent qu’on ne le croit dans certaines régions.

Voici comment reconnaître un agame des colons :

– Taille : 30 à 40 cm, plus massif que le lézard des murailles.
– Couleurs marquées : tête rouge-orange, corps bleu-noir (mâle dominant).
– Queue longue, mouvement nerveux, posture dressée lors de la fuite.
– Comportement souvent arboricole ou grimpant sur des pierres.

Comparé aux lézards français, il est plus vif, plus coloré et plus imposant. Le lézard ocellé, par exemple, se distingue par ses ocelles bleues sur fond vert, sans teintes rouges.

En cas de doute :

– Prenez une photo nette à distance.
– Notez l’heure, le lieu et les conditions (ensoleillement, activité du lézard).
– Ne tentez pas de capturer l’animal.

Les bons contacts pour signaler la présence d’un lézard exotique en France

Signaler un agame des colons en France est crucial pour suivre la progression de l’espèce.

Voici les plateformes officielles recommandées :

– INPN Espèces : portail du Muséum National d’Histoire Naturelle.
– Faune-France : réseau de données naturalistes participatives.
– Groupe Herpétologique de France (GHF) : dédié aux reptiles et amphibiens.

Vous pouvez aussi contacter :

– La mairie de votre commune, si l’animal fréquente un lieu public.
– L’Office National des Forêts (ONF), si une zone naturelle protégée est concernée.
– Les centres de soins faune sauvage, pour renseignements locaux.

Signaler un agame des colons aide à cartographier cette espèce non indigène et à anticiper ses impacts. Cela contribue à la surveillance de la biodiversité régionale.

L’agame des colons, révélateur d’un changement climatique et écologique plus large ?

Comment le réchauffement climatique facilite sa survie en France

Le climat méditerranéen connaît une évolution rapide. Les hivers sont de moins en moins rigoureux, avec une augmentation moyenne de +1,8°C sur les 20 dernières années dans le sud-est de la France.

Ces conditions profitent directement à des espèces exotiques comme l’agame des colons :

– Plus d’hivernation mortelle.
– Périodes d’activité allongées.
– Disponibilité de proies accrue même en automne.

Cette espèce autrefois cantonnée aux tropiques trouve désormais un environnement favorable en France métropolitaine, notamment en ville, qui crée des microclimats propices à sa survie.

L’agame des colons rejoint ainsi d’autres reptiles tropicaux apparus récemment en France :

– Geckos murins en Corse et PACA.
– Lézards verts orientaux importés.
– Couleuvres asiatiques observées sporadiquement.

Un aperçu du futur : vers une nouvelle faune française ?

Selon plusieurs experts en biodiversité, l’une des grandes préoccupations à venir est l’accélération de la tropicalisation de la faune française.

Les modèles prévoient :

– Une expansion du littoral sud propice aux reptiles tropicaux.
– Une multiplication d’espèces exotiques introduites via les échanges commerciaux.
– La difficulté croissante à définir ce qu’est une faune “locale”.

Au-delà de l’agame des colons, c’est notre conception même de la biodiversité qui est en mutation. Faut-il tolérer ou gérer activement ces nouvelles espèces ?

Certaines politiques publiques se mettent en place, comme la cartographie des espèces envahissantes ou le financement d’études (ex : plan national d’action sur les espèces exotiques envahissantes).

Mais beaucoup reste à faire.

Si la présence de l’agame des colons en France devient durable, il faudra intégrer cette réalité dans les logiques d’urbanisme, d’éducation à la nature et de surveillance écologique.

Notre dernier mot sur l’agame des colons en France

Invisible pour beaucoup mais indiscutablement présent, l’agame des colons transforme notre paysage naturel plus vite qu’on ne le croit. Suivre son expansion, informer le public et comprendre ses effets sur notre écosystème, c’est déjà s’adapter à un nouveau monde plus chaud et plus multiculturel… y compris chez nos reptiles.

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