Ce lézard pond des œufs… sans jamais avoir besoin de s’accoupler

This Female Lizard Can Lays Eggs, No Mating Required

Imaginez un monde où chaque individu pourrait se reproduire seul, sans jamais avoir à chercher de partenaire. C’est exactement ce que fait un petit lézard discret mais fascinant, capable de coloniser des îles entières sans qu’aucun mâle n’entre en scène.

La nature nous surprend encore une fois avec un procédé de reproduction qui semble défié les règles de l’évolution. Direction les tropiques pour découvrir un cloneur hors pair à la peau résistante et au mode de vie hors du commun.

Un gecko qui vit sans mâle : entre mythe et réalité

Le gecko pleureur, ou Lepidodactylus lugubris, intrigue autant qu’il déroute. À sa découverte, certains scientifiques crurent que les femelles pleuraient la disparition des mâles. En réalité, elles n’en ont pas besoin pour se reproduire. Ces petits lézards, largement répandus en Asie du Sud-Est et dans les îles du Pacifique, sont presque exclusivement composés de femelles.

Parfois, des mâles naissent, mais ils sont rares, souvent stériles, et n’entrent pas dans le cycle de reproduction. Le mystère réside donc dans leur faculté unique : la parthénogenèse. Une seule femelle peut, à elle seule, donner naissance à toute une descendance, sans aucun accouplement.

Résistantes au sel et capables de survivre à de longues traversées sur des débris flottants ou en s’invitant clandestinement sur des navires, ces geckos peuvent s’installer sur des îlots déserts et y prospérer sans appui extérieur.

Le superpouvoir biologique du clonage naturel

Leur secret ? Une méthode rare de reproduction nommée parthénogenèse. Dans ce processus, l’œuf de la femelle est déjà entièrement équipé des gènes nécessaires. Pas besoin de mâle, pas de fécondation : c’est un clonage génétique pur. Grâce à un mécanisme appelé automixie, la femelle fusionne ses propres gamètes, produisant ainsi une copie quasi parfaite d’elle-même.

Ce mode de reproduction, que l’on retrouve majoritairement chez les invertébrés comme les pucerons ou certaines abeilles, reste extrêmement rare chez les vertébrés. Pourtant, certaines espèces de poissons ou de lézards, comme notre cher gecko, l’ont adopté. Surtout dans des environnements extrêmes ou isolés.

Les biologistes pensent que cette stratégie s’est affirmée sur les îles, où trouver un partenaire est difficile, et où chaque colonisateur compte.

🧠 À retenir — Le gecko pleureur est l’un des rares reptiles capables de parthénogenèse, un système de reproduction sans mâle. Il produit ainsi des clones de lui-même, une faculté fascinante observée surtout chez les populations insulaires.

Une efficacité redoutable, mais un danger silencieux

Pouvoir se reproduire seule offre un énorme avantage : une femelle gécko mature peut pondre 1 à 2 œufs toutes les 4 à 6 semaines, et ce, toute l’année. Sans attendre la saison des amours. Cette régularité permet une colonisation rapide, surtout en zone tropicale.

Autre avantage : pas d’énergie dépensée dans la séduction ou la rivalité, deux comportements coûteux en temps et en risques. Les femelles vivent en groupe, se partagent souvent les nids, mais conservent une hiérarchie sociale : les dominantes peuvent se montrer agressives envers les autres.

Cependant, cette stratégie a un revers de taille : toute la population étant génétiquement identique, un même virus ou changement climatique pourrait décimer l’ensemble des individus. Aucun gène différent ne viendrait sauver le groupe. Le clonage, s’il est puissant pour s’implanter vite, est en revanche vulnérable à long terme.

Un lézard modèle pour la recherche et les curieux

En raison de leur capacité à produire des clones, les geckos pleureurs intéressent beaucoup les chercheurs. Ils représentent une opportunité unique d’étudier l’évolution, la génétique, ou encore les phénomènes de dominance sociale entre femelles d’une même lignée.

En captivité, ils vivent entre 10 et 15 ans, et peuvent être observés sans difficulté sur les surfaces vitrées grâce à leurs petites ventouses au bout des pattes. Leur alimentation est essentiellement composée d’insectes, ce qui en fait des alliés utiles dans la régulation des nuisibles.

Contrairement à beaucoup d’autres lézards, ils détectent aussi les zones contaminées par des excréments et les évitent, ce qui les rend moins vulnérables à certaines maladies parasitaires.

Enfin, certains cas de « pseudo‑accouplements » ont été observés entre des geckos pleureurs et d’autres espèces du même genre. Cela laisse entrevoir l’hypothèse fascinante que, même dans le clonage, la nature laisse une place à l’hybridation et à l’évolution.

📝 Cet article est inspiré de la publication originale :
This Female Lizard Can Lays Eggs, No Mating Required

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