Que mangent les tortues ? Ce qu’elles adorent (et ce qu’il faut absolument éviter)

Saviez-vous que certaines tortues raffolent de méduses, tandis que d’autres ne mangent presque que des pissenlits ? L’alimentation des tortues est bien plus complexe qu’elle n’y paraît.

Qu’elles soient terrestres, aquatiques ou marines, chaque espèce a des besoins nutritionnels spécifiques qui évoluent avec l’âge et les conditions de vie.

Mal les nourrir peut entraîner des carences graves, voire des maladies irréversibles. Dans cet article, on vous guide pas à pas pour comprendre ce que mangent vraiment les tortues – et surtout, ce qu’il faut leur éviter à tout prix.

Comprendre les besoins alimentaires des tortues

Une alimentation qui varie selon l’espèce

Toutes les tortues ne mangent pas la même chose, loin de là. Une tortue d’Hermann (espèce terrestre très répandue) n’aura pas les mêmes préférences alimentaires qu’une tortue à oreilles rouges, qui vit dans l’eau douce. De manière générale :

  • Les tortues terrestres sont majoritairement herbivores, avec un régime riche en végétaux frais.
  • Les tortues aquatiques sont souvent omnivores, alternant végétaux et protéines animales.
  • Les tortues marines, quant à elles, sont de grandes spécialistes : certaines mangent presque exclusivement des méduses, d’autres se nourrissent d’herbiers marins ou de crustacés.

C’est donc l’espèce qui détermine en premier lieu les besoins nutritionnels. Si vous avez une tortue domestique, il est essentiel de connaître son type exact pour adapter son régime.

L’importance de l’âge et du mode de vie

Le régime d’une tortue n’est pas figé : il évolue avec l’âge. Les jeunes tortues, notamment chez les espèces aquatiques, ont tendance à consommer davantage de protéines animales.

Elles sont plus carnivores dans leur jeunesse, ce qui les aide à grandir rapidement. En vieillissant, elles deviennent progressivement omnivores, puis souvent majoritairement herbivores.

Autre facteur : le mode de vie. Une tortue sauvage va adapter naturellement son alimentation à son environnement, tandis qu’une tortue en captivité dépend totalement de ce que vous lui offrez. Cela implique de recréer un régime aussi proche que possible de celui qu’elle aurait dans la nature.

Que mangent les tortues terrestres ?

Légumes et plantes à privilégier

Les tortues terrestres doivent manger à 90 % des végétaux frais, principalement des plantes sauvages. Ce sont elles qui leur fournissent les fibres, vitamines et minéraux indispensables. Parmi les meilleures plantes à leur offrir :

  • Pissenlit (feuilles et fleurs)
  • Trèfle
  • Plantain
  • Ortie (jeunes pousses)
  • Luzerne
  • Mâche, chicorée, endive

Toutes ces plantes sont non seulement riches en nutriments, mais aussi très digestes. On peut les trouver dans son jardin (sans pesticides), les cultiver ou les acheter en magasin bio. Une alimentation végétale diversifiée permet également d’éviter les carences en calcium, vitamine A ou fibres.

Astuce : pour enrichir leur alimentation, vous pouvez alterner les feuillages, les textures et les couleurs. Cela stimule leur appétit et leur comportement naturel de fouille.

Fruits et autres compléments (à limiter)

Les fruits peuvent représenter 10 % maximum du régime d’une tortue terrestre. Ils sont très sucrés, ce qui peut perturber leur digestion ou favoriser le surpoids. Les fruits à privilégier, en petite quantité :

  • Pomme (sans les pépins)
  • Figue
  • Poire
  • Fraise
  • Melon (occasionnellement)

En complément, il est crucial d’apporter du calcium, essentiel pour la solidité de la carapace. On recommande :

  • Des os de seiche à disposition dans l’enclos.
  • Des coquilles d’œufs écrasées (bien nettoyées).
  • Ou encore, des poudres de calcium spécifiques à saupoudrer sur les aliments.

Attention à ne jamais leur donner de suppléments vitaminés sans avis vétérinaire : le surdosage est aussi dangereux qu’une carence.

Que mangent les tortues aquatiques et d’eau douce ?

Un régime omnivore mais équilibré

Les tortues aquatiques, comme la célèbre tortue à oreilles rouges, sont naturellement omnivores. Cela signifie qu’elles mangent à la fois des protéines animales et des végétaux aquatiques. Mais attention : leur régime évolue au fil du temps.

  • Les jeunes tortues sont généralement plus carnivores. Elles apprécient :
    • Les vers de vase
    • Les mollusques
    • Les insectes vivants ou lyophilisés
    • Les petits poissons
  • Les adultes deviennent progressivement plus herbivores, avec un régime comprenant :
    • Des plantes aquatiques (élodée, laitue d’eau, lentilles d’eau)
    • Des feuilles vertes (épinard, chou kale, cresson)

L’idéal est de leur offrir une alimentation variée et naturelle, en limitant les granulés industriels, souvent trop riches en protéines et en graisses.

Bon à savoir : dans la nature, ces tortues mangent ce qu’elles trouvent – larves, escargots, débris végétaux. Il est donc utile de reproduire cette diversité alimentaire en captivité pour stimuler leur comportement naturel.

Erreurs fréquentes en captivité

Beaucoup de propriétaires font des erreurs involontaires qui nuisent à la santé de leur tortue d’eau. Voici les plus fréquentes à éviter :

  • Trop de protéines animales : cela peut provoquer une croissance anormale de la carapace, un excès de toxines et des troubles digestifs.
  • Absence de calcium : sans apport suffisant (os de seiche, suppléments), la carapace devient molle ou déformée.
  • Aliments inadaptés : le pain, les restes de table, les produits transformés sont à proscrire absolument.
  • Nourriture en excès : une tortue ne doit pas être nourrie tous les jours à l’âge adulte. En moyenne, 3 à 4 fois par semaine suffisent.

Conseil pratique : installez une petite zone végétalisée ou un bac avec des plantes flottantes. Cela permet à la tortue de “chasser” et de grignoter à son rythme, tout en s’enrichissant mentalement.

Que mangent les tortues marines ?

Des spécialistes du milieu océanique

Les tortues marines vivent exclusivement dans les océans et ont des régimes alimentaires très spécialisés, souvent liés à leur espèce. Contrairement aux tortues terrestres ou d’eau douce, elles ne mangent jamais les mêmes choses :

  • La tortue luth se nourrit presque exclusivement de méduses, qu’elle repère grâce à sa vue très développée. Son système digestif est adapté pour gérer les proies gélatineuses.
  • La tortue verte, adulte, devient herbivore : elle broute les herbiers marins comme la zostère ou la cymodocée.
  • La tortue caouanne est carnivore : elle préfère les crustacés (crabes, crevettes), les mollusques, parfois les oursins.
  • La tortue olivâtre est omnivore : elle mange à la fois des invertébrés et des algues.

Chaque espèce joue un rôle écologique clé dans son environnement. Par exemple, la tortue verte régule la croissance des herbiers marins, essentiels à l’équilibre des récifs coralliens.

Fait étonnant : leur bec est différent selon le régime. Les espèces carnivores ont un bec fort pour briser les coquilles, tandis que les herbivores ont un bord tranchant pour couper les plantes.

Impact des plastiques et pollution alimentaire

Malheureusement, l’alimentation naturelle des tortues marines est aujourd’hui gravement perturbée par la pollution plastique. Le problème le plus connu : les sacs plastiques, que les tortues confondent avec des méduses.

  • Une seule ingestion peut bloquer leur système digestif et entraîner leur mort par occlusion ou inanition.
  • Des études ont montré que plus de 50 % des tortues marines ont déjà ingéré des déchets plastiques flottants.
  • Même les microplastiques se retrouvent désormais dans leurs tissus et leurs œufs.

La pollution ne se limite pas au plastique : les hydrocarbures, les métaux lourds et les produits chimiques présents dans l’eau s’accumulent dans les organismes marins que mangent les tortues. Résultat : une contamination en chaîne qui menace leur santé et leur reproduction.

Aliments à éviter absolument pour toutes les tortues

Les erreurs alimentaires les plus courantes

Certaines habitudes, même bien intentionnées, peuvent nuire gravement à la santé des tortues. Voici une liste d’aliments à proscrire absolument, quelle que soit l’espèce :

  • Pain, pâtes, riz : trop riches en amidon, très mal digérés par les tortues.
  • Produits laitiers (lait, yaourt) : les tortues ne digèrent pas le lactose.
  • Viandes crues ou cuites : trop grasses, trop riches en protéines, elles déséquilibrent totalement le métabolisme des tortues.
  • Croquettes pour chien ou chat : bien qu’appétissantes pour elles, elles sont inadaptées (trop salées, trop protéinées).
  • Laitue iceberg : très pauvre en nutriments, elle n’apporte rien d’utile et peut causer des diarrhées.
  • Fruits exotiques acides (ananas, agrumes, kiwi) : irritants pour l’intestin.

Même certains aliments naturels peuvent être néfastes s’ils sont donnés trop souvent ou en trop grande quantité. C’est le cas des fruits sucrés ou des insectes chez les tortues aquatiques.

À retenir : tout ce qui n’existe pas dans leur habitat naturel a peu de chances d’être bon pour elles.

Comment construire une routine alimentaire saine

Pour bien nourrir une tortue, il faut penser équilibre, variété et régularité. Voici quelques principes simples à appliquer au quotidien :

  • Respecter les proportions recommandées : 90 % de végétaux pour une tortue terrestre, 80 % de plantes / 20 % de protéines pour une aquatique.
  • Adapter la fréquence : une jeune tortue peut manger tous les jours, un adulte plutôt 3 à 4 fois par semaine.
  • Observer son comportement : une tortue qui refuse de manger, qui grossit trop vite ou qui a la carapace molle a peut-être un souci alimentaire.
  • Ne pas forcer : les tortues mangent à leur rythme, souvent lentement, surtout en captivité.

Enfin, la variété est la clé : alterner les aliments permet d’éviter les carences et de stimuler leur intérêt. Une tortue bien nourrie est une tortue plus active, plus robuste, et souvent… plus heureuse.

Conclusion

Donner à manger à une tortue ne s’improvise pas : c’est une responsabilité essentielle pour sa santé et sa longévité.

Chaque espèce a ses préférences, chaque individu ses besoins. En respectant leur régime naturel et en évitant les erreurs fréquentes, on leur permet de vivre pleinement, que ce soit sur la terre ferme, dans l’eau douce ou en mer. 

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