VOICI LES Lézards qu’on trouve en Europe : les 10 espèces les plus étonnantes à connaître

L’Europe abrite plus de 50 espèces de lézards réparties entre milieux montagneux, urbains ou méditerranéens. Certaines sont très communes, d’autres quasiment invisibles pour le promeneur non averti. Ce guide expert vous dévoile les lézards qu’on trouve en Europe, du plus discret au plus spectaculaire.

Les incontournables : ces lézards que l’on croise partout en Europe

Le Lézard des murailles (Podarcis muralis) : champion de l’adaptation urbaine

C’est le plus répandu des lézards européens. Du Portugal à la Roumanie, on le trouve sur les murs, les rochers, les sentiers de randonnée ou les jardins. Ce petit lézard brun ou gris, long de 15 à 20 cm, est opportuniste et adaptable, capable de survivre dans des environnements très modifiés par l’homme.

Il vit souvent en colonies et n’hésite pas à se dorer au soleil dès le moindre rayon. Très vif, il se nourrit d’insectes et d’araignées, qu’il capture avec précision. Sa capacité à se régénérer la queue en cas de prédation est l’un de ses atouts majeurs.

Le Lézard vivipare (Zootoca vivipara) : maître des zones froides et humides

Unique en son genre, ce lézard est capable de mettre bas à des petits vivants, un phénomène rare chez les reptiles. C’est une adaptation à son milieu : tourbières, landes humides, clairières d’altitude. On le rencontre de la France au cercle polaire.

Il mesure entre 12 et 18 cm et se reconnaît à ses flancs sombres. Sa viviparité lui permet de coloniser des zones fraîches, y compris en Scandinavie. Discret, il est actif par temps doux et ensoleillé, et hiberne dès l’automne.

Le Lézard vert occidental (Lacerta bilineata) : emblème des haies et friches

Avec sa robe vert éclatant et ses deux lignes dorsales chez les jeunes, ce lézard impressionne. Les mâles adultes arborent souvent une gorge bleu turquoise au printemps. Il vit dans l’ouest et le sud de l’Europe, en particulier en France, en Italie et en Espagne.

C’est un lézard de taille respectable : jusqu’à 40 cm, dont plus de la moitié pour la queue. Il aime les haies, talus, friches et lisières boisées, à condition que l’environnement reste calme et ensoleillé. Il est essentiellement insectivore, mais peut capturer de petits vertébrés.

Les plus rares mais fascinants : ces espèces que peu de gens connaissent

Le Phyllodactyle d’Europe (Euleptes europaea) : un gecko discret et endémique

Ce petit gecko nocturne, à la peau granuleuse et aux doigts larges, vit exclusivement dans quelques zones rocheuses de la Corse, de la Sardaigne et du sud de l’Italie. Il dépasse rarement les 8 cm et reste extrêmement discret.

Actif la nuit, il chasse de minuscules insectes en escaladant les falaises et les murs. Sa teinte grise ou beige le rend presque invisible. Il est protégé à l’échelle européenne et fait l’objet de suivis scientifiques attentifs.

L’Algyroïde de Fitzinger (Algyroides fitzingeri) : petit lézard corse au mode de vie secret

Endémique de la Corse et de la Sardaigne, cet agame miniature vit dans les zones boisées et humides, à l’abri des regards. Il mesure entre 12 et 15 cm et possède une peau aux écailles rugueuses. Il est souvent confondu avec d’autres espèces plus communes.

Peu étudié, ce lézard est néanmoins considéré comme une espèce clé des écosystèmes forestiers insulaires. Sa discrétion le rend difficile à observer, même pour les naturalistes aguerris.

Le Lézard catalan (Podarcis liolepis) : cousin méridional à l’allure fine

Présent dans les Pyrénées, le Languedoc et la Catalogne, ce lézard se distingue par une silhouette fine et élancée. Il affectionne les zones rocailleuses et les murets secs. Moins répandu que le Lézard des murailles, il reste pourtant relativement commun dans certaines garrigues.

Il mesure 15 à 18 cm et montre une grande variabilité de coloration, du vert au brun, parfois avec des taches noires. Son identification nécessite un œil averti.

🧠 À retenir
Les lézards les plus visibles ne sont pas forcément les plus communs. Derrière les espèces urbaines comme le Lézard des murailles, se cachent des joyaux discrets endémiques, souvent insulaires, qui nécessitent une observation attentive et un vrai respect des milieux naturels.

Les géants du Sud : ces lézards européens qui impressionnent par leur taille

Le Lézard ocellé (Timon lepidus) : le plus grand lézard du continent

Mesurant jusqu’à 70 cm de long, c’est une icône du sud de la France, de l’Espagne et du Portugal. Sa peau verte est marquée de taches bleues (ocelles), surtout chez les mâles adultes. C’est un lézard puissant, capable de mordre s’il est acculé.

Il vit dans les garrigues, les pinèdes claires, les terrains en friche, à proximité de terriers où il se réfugie. Sa longévité peut atteindre 20 ans. Il joue un rôle important dans l’écosystème en régulant certaines populations de petits animaux.

Le Lézard géant de Gran Canaria (Gallotia stehlini) : une relique insulaire spectaculaire

Endémique des îles Canaries, ce lézard imposant peut dépasser les 80 cm. C’est un véritable fossile vivant, relique d’une faune ancienne aujourd’hui disparue du continent. Il est omnivore et consomme aussi bien des fruits que des insectes ou des œufs.

Il est strictement protégé en raison de sa vulnérabilité à la prédation et à la fragmentation de son habitat. Il vit dans les zones rocheuses semi-désertiques de Gran Canaria et se montre parfois curieux envers les promeneurs.

Le Lézard des souches (Lacerta agilis) : robuste et dynamique, bien implanté à l’Est

Moins spectaculaire en taille, ce lézard est néanmoins l’un des plus dynamiques d’Europe centrale et orientale. Il mesure entre 20 et 25 cm et possède une queue particulièrement mobile. Les mâles arborent parfois des couleurs vert vif au printemps.

On le trouve dans les forêts ouvertes, les landes, les pelouses sèches, parfois jusqu’en altitude. Il se distingue par sa capacité à creuser des terriers temporaires et par ses courses rapides pour échapper aux prédateurs.

Comportements, habitats et conservation : mieux comprendre pour mieux protéger

Où vivent les lézards d’Europe ? Des jardins aux garrigues

Les lézards européens colonisent une grande variété de milieux : zones urbaines, forêts claires, maquis, éboulis, dunes côtières, prairies alpines… La majorité d’entre eux aiment les endroits secs, ensoleillés, bien exposés et dotés de cachettes.

Le sud du continent abrite la plus grande diversité d’espèces, mais certaines s’aventurent jusqu’en Scandinavie ou dans les Carpates. Chaque espèce a ses préférences écologiques très marquées, ce qui en fait un indicateur de la qualité des milieux naturels.

Que mangent-ils ? Insectes, araignées… et parfois bien plus

La majorité des lézards européens sont insectivores. Ils se nourrissent de coléoptères, d’orthoptères, de chenilles, d’araignées et parfois de petits escargots. Certains n’hésitent pas à chasser des proies plus grandes comme de jeunes lézards ou des oisillons tombés du nid.

Quelques espèces comme les Gallotia ou les Timon sont omnivores et intègrent fruits, baies et végétaux à leur régime. Leur alimentation les rend essentiels pour réguler les populations d’invertébrés, tout en participant à la dissémination de certaines graines.

Quels dangers les menacent ? Changement climatique, pollution et fragmentation

La principale menace pour les lézards d’Europe est la disparition de leurs habitats naturels. L’urbanisation, l’agriculture intensive et les incendies de forêt réduisent leurs zones de vie. Les routes, clôtures et lotissements créent des fragmentations écologiques qui isolent les populations.

Le réchauffement climatique modifie aussi leurs périodes d’activité, perturbe l’hibernation et change la répartition des espèces. Certaines, comme le Lézard ocellé, voient leur aire de répartition se réduire. D’autres, plus opportunistes, s’adaptent mieux.

🧠 À retenir
Comprendre les besoins écologiques des lézards européens est la clé de leur protection. Des comportements alimentaires aux zones d’habitat, chaque espèce révèle un équilibre fragile menacé par les activités humaines et le dérèglement climatique.

Notre dernier mot

Les lézards qu’on trouve en Europe ne se limitent pas aux quelques espèces que l’on voit dans les jardins. Derrière chaque mur de pierre ou buisson sec, se cache un monde discret, diversifié et essentiel.

Observer ces reptiles, c’est mieux comprendre la richesse de notre biodiversité locale et les enjeux urgents de sa préservation.

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