Que mange un lézard ? 10 aliments (parfois étonnants) qu’il adore chasser ou grignoter

Les lézards sont bien plus que de simples reptiles que l’on aperçoit furtivement sur un muret ou au détour d’un chemin. Avec plus de 6 000 espèces réparties sur tous les continents (sauf l’Antarctique), leur régime alimentaire est aussi varié que leur apparence.

Insectivores, carnivores, parfois frugivores ou opportunistes, ils ont su s’adapter aux environnements les plus extrêmes… et à leurs ressources.

Mais que mange un lézard exactement ? Quels sont les aliments qui composent réellement ses repas, dans la nature comme en captivité ? Vous allez découvrir 10 aliments clés, parfois inattendus, qui constituent le menu de ces reptiles fascinants.

1. Insectes volants

Mouches, moustiques, papillons : des proies faciles et nutritives

Dans la nature, les lézards raffolent des insectes volants. Ce sont souvent leurs proies de base, faciles à capturer grâce à leur langue rapide et leurs réflexes fulgurants.

Les mouches, moustiques, petits papillons ou encore tipules sont très abondants, ce qui les rend accessibles pour la majorité des espèces, notamment les lézards des murailles ou les geckos.

Riches en protéines et faciles à digérer, ces insectes assurent une croissance optimale aux jeunes lézards. Leur exosquelette, souple, ne présente pas de difficulté majeure lors de l’ingestion.

Pourquoi les lézards raffolent des insectes en mouvement ?

Le mouvement déclenche l’instinct de chasse. Chez de nombreuses espèces, la détection visuelle est extrêmement développée : un battement d’aile suffit pour déclencher une attaque fulgurante. En captivité, les éleveurs utilisent souvent des criquets ou des drosophiles vivants pour stimuler cet instinct.

Les lézards sont donc des prédateurs visuels, et les insectes volants sont une proie idéale car ils combinent mobilité, accessibilité et valeur nutritionnelle.

2. Coléoptères

Scarabées, coccinelles, carabes : une source de protéines sous carapace

Les coléoptères forment l’un des groupes d’insectes les plus diversifiés. On en trouve partout : sous les pierres, dans les haies, sur les écorces…

Et les lézards en sont friands. Scarabées, coccinelles, carabes, cétoines : malgré leur carapace parfois coriace, ces insectes constituent une excellente source de protéines pour les reptiles.

Chez certaines espèces, comme le lézard vert occidental (Lacerta bilineata), les coléoptères représentent une part importante du régime alimentaire. Grâce à leurs puissantes mâchoires, ils sont capables de briser leur exosquelette et d’en extraire les parties molles.

Leur rôle dans le régime quotidien des lézards européens

En Europe, la disponibilité des coléoptères varie selon la saison. Au printemps et en été, leur abondance permet aux lézards de faire des réserves énergétiques.

Les femelles gestantes, par exemple, augmentent fortement leur consommation d’insectes riches en protéines pour favoriser le développement des œufs.

C’est aussi une nourriture très utile en captivité, à condition d’éviter les espèces toxiques ou trop dures (comme certaines coccinelles). Certains éleveurs proposent d’ailleurs des larves de coléoptères comme friandises occasionnelles pour geckos ou agames barbus.

3. Araignées

Chasse au sol et pièges naturels : un jeu d’adresse

Contrairement aux insectes, les araignées ne volent pas, mais cela ne les rend pas moins intéressantes pour les lézards. Elles constituent une proie au sol, souvent chassée à l’affût ou lors de déplacements rapides.

De nombreuses espèces de lézards, notamment celles des jardins et des zones sèches, consomment régulièrement des araignées.

Ces proies, riches en protéines, sont souvent attrapées dans des endroits sombres, sous les pierres, les feuilles ou près des murs. Les lézards doivent faire preuve d’adresse et de réflexes précis pour éviter de se faire piéger dans une toile ou de subir une morsure défensive.

Risques et avantages de cette proie à huit pattes

Toutes les araignées ne sont pas inoffensives. Certaines espèces peuvent injecter des substances toxiques qui ne sont pas forcément mortelles, mais qui peuvent provoquer des troubles digestifs chez de petits lézards.

Malgré cela, les araignées restent des proies appréciées pour leur valeur nutritionnelle.

Il est intéressant de noter que certains lézards évitent instinctivement les araignées au corps coloré, un comportement probablement appris pour éviter les espèces venimeuses. En captivité, il est généralement déconseillé de proposer des araignées sauvages sans connaître leur dangerosité.

4. Chenilles et larves

Des proies tendres mais parfois toxiques

Les chenilles et les larves sont des proies faciles à capturer, molles, nutritives et abondantes. Les lézards les consomment volontiers, surtout lorsqu’elles rampent lentement à découvert.

Ces stades juvéniles d’insectes, très riches en graisses, offrent un apport énergétique important, notamment au printemps et en été.

Mais attention : certaines chenilles sont recouvertes de poils urticants ou possèdent des toxines dissuasives. Ce camouflage chimique peut provoquer le rejet immédiat de la proie après la première morsure.

Comment le lézard fait la différence entre ce qu’il peut avaler ou non

Les lézards apprennent souvent à reconnaître les proies dangereuses par expérience. Une mauvaise réaction ou un goût désagréable suffit pour qu’ils évitent par la suite une espèce donnée.

C’est ce qu’on appelle l’apprentissage gustatif.

Dans le jardin, on peut observer des lézards sélectionner attentivement certaines chenilles tout en ignorant d’autres. Ce comportement témoigne d’une intelligence adaptative souvent sous-estimée chez les reptiles.

5. Vers de terre

Une option riche en nutriments dans les sols humides

Les vers de terre, ou lombrics, représentent un aliment de choix pour les lézards vivant dans des zones humides ou après une pluie. Faciles à attraper, ils sont riches en protéines et en éléments minéraux essentiels, comme le calcium et le fer.

Les lézards les détectent grâce aux vibrations du sol, et les capturent en fouillant les feuilles mortes ou en grattant légèrement la terre.

Certaines espèces, comme le lézard vivipare (Zootoca vivipara), fréquentent les prairies humides et consomment régulièrement des vers de terre, surtout en début de saison.

Quand les lézards fouillent le sol à la recherche de lombrics

Cette forme de chasse nécessite un comportement particulier : les lézards doivent s’éloigner des zones exposées et s’enfoncer dans les zones plus fraîches et sombres.

On les observe souvent tôt le matin ou après une averse, explorant les bordures de sentiers ou les talus riches en humus.

En captivité, les vers de terre peuvent être proposés aux lézards insectivores comme complément alimentaire, à condition qu’ils soient issus de sources sans pesticides ni métaux lourds.

6. Escargots et limaces

Mollusques au menu : le casse-croûte gluant du jardin

Moins rapides, mais plus visqueux, les escargots et les limaces font aussi partie du régime alimentaire de certains lézards, notamment les plus costauds ou ceux dotés de mâchoires robustes.

Le lézard ocellé (Timon lepidus), l’un des plus grands d’Europe, est capable de croquer sans difficulté dans une coquille de gastéropode.

Les lézards s’attaquent généralement aux petits escargots ou aux limaces juvéniles, qu’ils saisissent par les flancs ou la tête. Leur salive collante et leur langue musclée les aident à manipuler ces proies peu appétissantes mais nutritives.

Adaptation de la mâchoire à ces proies visqueuses

Manger un escargot n’est pas si simple : il faut pouvoir écraser la coquille, résister au mucus abondant et ingérer lentement sans glisser. Les lézards qui consomment ces proies ont souvent des dents légèrement plus larges et un crâne plus robuste.

En captivité, les escargots sont rarement proposés car ils peuvent transmettre des parasites. Mais dans la nature, ils offrent une source de calcium précieuse pour les femelles en période de ponte.

7. Fruits mûrs

Mangue, figue, raisin : quelques lézards sont aussi gourmands

Tous les lézards ne sont pas exclusivement carnivores.

Certaines espèces, notamment dans les régions tropicales ou méditerranéennes, consomment volontiers des fruits bien mûrs. Geckos, anolis ou tiliquas peuvent se nourrir de morceaux de mangue, figue, banane ou raisin tombés au sol ou laissés à l’air libre.

Ces fruits fournissent des sucres rapides, de l’eau, mais aussi des fibres. Ils sont particulièrement prisés durant les périodes chaudes ou sèches, quand les insectes se font plus rares. Ce comportement opportuniste montre que certains lézards peuvent s’adapter à des ressources non animales si nécessaire.

Pourquoi certains lézards deviennent opportunistes avec les végétaux

Ce n’est pas une simple gourmandise. Les fruits jouent un rôle écologique important : en les consommant, les lézards participent parfois à la dispersion des graines, notamment dans les écosystèmes insulaires.

C’est un rôle méconnu mais essentiel.

En captivité, certains lézards omnivores apprécient les compotes ou purées de fruits, mais attention : les excès de sucre ou d’agrumes peuvent être néfastes. Il est donc essentiel d’adapter la ration à l’espèce et à son métabolisme.

8. Œufs d’oiseaux

Un met rare mais apprécié chez certains lézards plus gros

Plus impressionnant : certains lézards peuvent s’attaquer aux œufs d’oiseaux. Ce n’est pas courant, mais cela existe, notamment chez les grandes espèces comme le lézard ocellé ou certaines espèces exotiques comme le tegu argentin.

Ils localisent les nids au sol ou à faible hauteur, profitant d’un moment d’absence des parents pour subtiliser l’œuf.

Ce type de repas est riche en protéines et en graisses, ce qui en fait un aliment exceptionnellement nourrissant. Toutefois, il reste rare et dépend beaucoup de l’environnement (présence d’oiseaux nicheurs, accessibilité des œufs…).

Techniques de repérage et de vol de nid

Le lézard repère souvent le nid par l’odeur ou par observation visuelle. Une fois sur place, il perce l’œuf avec ses dents ou ses griffes, puis l’avale en partie ou en aspire le contenu.

Dans certaines régions, ce comportement peut créer un conflit avec les oiseaux protégés, ce qui montre à quel point les lézards sont bien plus que de simples insectivores passifs : ce sont des prédateurs polyvalents, parfois audacieux.

Conclusion

Les lézards ne se contentent pas de gober des mouches au soleil. Leur régime alimentaire est riche, varié et parfois surprenant, allant des insectes classiques aux fruits mûrs, en passant par les escargots ou même les œufs d’oiseaux.

Cette diversité alimentaire leur permet de s’adapter à de nombreux habitats, des déserts brûlants aux forêts tempérées.

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