Depuis quelques années, le python royal s’impose comme l’un des reptiles préférés des terrariophiles. Mais derrière cette figure docile et facile à élever, d’autres serpents python affichent des records impressionnants : jusqu’à 6 mètres pour le python molure, une invasion préoccupante en Floride pour le python birman…
Quelles sont les différences entre ces espèces ? Sont-elles dangereuses ? Et pourquoi fascinent-elles autant ?
Dans cet article, on vous dit tout ce qu’il faut savoir sur les serpents python, de leur biologie à leur comportement, en passant par les mythes (et les réalités).
Qu’est-ce qu’un serpent python exactement ?
Famille des Pythonidae et caractéristiques communes
Tous les serpents appelés « pythons » appartiennent à une même famille : les Pythonidae. Ce groupe regroupe une trentaine d’espèces réparties principalement en Afrique, Asie et Océanie.
Les serpents python se distinguent par plusieurs caractéristiques :
- Ce sont des constricteurs, c’est-à-dire qu’ils tuent leurs proies par étouffement et non par venin.
- Ils sont ovipares : contrairement à d’autres serpents, les femelles pondent des œufs (parfois jusqu’à une centaine selon l’espèce !).
- Leur mâchoire mobile leur permet d’avaler des proies bien plus grosses que leur tête.
Leur taille varie considérablement : d’un mètre pour les plus petits à plus de 6 mètres pour les géants comme le python réticulé ou le molure. Tous possèdent une musculature impressionnante et un mode de vie plutôt discret.
Différence entre python et autres serpents (boa, anaconda…)
Les pythons sont souvent confondus avec les boas ou les anacondas, eux aussi célèbres pour leur puissance et leur taille.
Pourtant, une différence majeure les distingue :
- Les pythons pondent des œufs, alors que les boas et anacondas mettent bas des petits vivants (ils sont vivipares).
- Sur le plan évolutif, ils appartiennent à deux familles distinctes : les Pythonidae pour les pythons, les Boidae pour les boas.
- Autre distinction : les spurs pelviens (griffes vestigiales proches du cloaque) sont plus marquées chez les pythons mâles.
Enfin, les anacondas vivent exclusivement en Amérique du Sud, contrairement aux pythons qui ont une aire de répartition beaucoup plus vaste.
Le python royal, la star des terrariums
Pourquoi est-il si populaire en captivité ?
Le python royal (Python regius) est sans doute l’espèce la plus connue du grand public. Originaire d’Afrique de l’Ouest, ce serpent fascine par son comportement calme et sa petite taille (rarement plus de 1,50 mètre).
C’est un excellent choix pour les débutants, et ce pour plusieurs raisons :
- Il est peu agressif et se défend en se mettant en boule plutôt qu’en mordant.
- Sa taille est gérable en captivité, même dans de petits terrariums.
- Il existe aujourd’hui des centaines de morphs (variétés de couleurs et motifs), issues de sélections génétiques, qui attirent les collectionneurs.
On le surnomme d’ailleurs “ball python” en anglais pour cette habitude de se rouler en boule quand il est stressé.
Conseils d’élevage pour débutants
Un python royal peut vivre jusqu’à 30 ans en captivité, à condition de lui offrir un environnement adapté.
Voici les bases essentielles :
- Température ambiante autour de 28-30 °C, avec un point chaud à 32-34 °C.
- Humidité modérée (entre 50 % et 60 %).
- Cachettes, substrat absorbant (évitez le sable), et un point d’eau.
Pour l’alimentation :
- Il mange généralement des rongeurs (souris ou rats) une fois tous les 7 à 14 jours.
- Mieux vaut ne pas le manipuler juste après un repas pour éviter les régurgitations.
Enfin, évitez les manipulations trop fréquentes : même s’il est docile, un python stressé peut refuser de manger plusieurs semaines.
Le python molure, un géant impressionnant mais discret
Un des plus grands serpents au monde
Le python molure (Python molurus), aussi appelé python indien, est l’un des serpents les plus massifs que l’on puisse rencontrer. Les femelles peuvent atteindre plus de 6 mètres de long et dépasser les 90 kg. Leur envergure en fait un prédateur redouté dans certaines régions d’Asie, bien qu’il soit très rarement agressif envers l’humain.
On distingue deux sous-espèces principales :
- Python molurus molurus, le python indien, au motif clair et contrasté.
- Python molurus bivittatus, plus connu sous le nom de python birman, plus sombre et encore plus massif.
Malgré sa taille, ce serpent est plutôt discret et lent. Il se déplace peu et chasse en embuscade. Son régime alimentaire inclut :
- Rongeurs,
- Oiseaux,
- Et parfois de petits cervidés ou chèvres dans les zones rurales.
Il tue ses proies par constriction rapide, capable d’arrêter la circulation sanguine en quelques secondes.
Comportement et habitat naturel
Le python molure évolue principalement dans les zones tropicales et subtropicales d’Asie : Inde, Népal, Sri Lanka, Bangladesh. Il affectionne les zones boisées, marécageuses ou proches des rivières.
C’est un serpent nocturne et très territorial. Le jour, il se cache dans les souches, terriers abandonnés ou creux d’arbres. La nuit, il part à la recherche de proies en utilisant ses capteurs thermiques situés le long de sa mâchoire.
Dans certaines régions, ce python est considéré comme sacré et parfois protégé. Mais ailleurs, il est capturé pour sa peau, sa viande ou vendu illégalement. Son statut varie, mais la déforestation menace ses populations naturelles.
Le python birman, une menace écologique en Floride
Une espèce invasive dans les Everglades
Le python birman (Python bivittatus), introduit accidentellement dans les années 1980 en Floride (souvent à la suite de relâchers ou d’évasions depuis des élevages), est aujourd’hui un cauchemar écologique dans les Everglades.
Sa prolifération est si importante qu’il a provoqué une baisse de 90 à 99 % de certaines populations de mammifères indigènes, comme les ratons laveurs, opossums ou lapins à queue blanche. Ce serpent est devenu prédateur dominant, perturbant totalement la chaîne alimentaire locale.
Selon une étude de l’US Geological Survey (source en bleu sur demande), les pythons birmans se comptent aujourd’hui en dizaines de milliers, voire plus.
Lutte contre sa prolifération
Face à cette invasion, les autorités américaines ont mis en place :
- Des chasses organisées, parfois sous forme de compétitions (Python Challenge).
- Des campagnes de piégeage et capture à grande échelle.
- Des études scientifiques pour suivre leurs déplacements via GPS.
Malheureusement, ces efforts sont souvent insuffisants, car ce serpent se reproduit vite : une femelle peut pondre jusqu’à 100 œufs par an.
Ce cas illustre à quel point une espèce exotique mal introduite peut déstabiliser un écosystème entier.
Les autres espèces de pythons à connaître
Python réticulé, le plus long serpent du monde
Le python réticulé (Malayopython reticulatus) détient un record mondial : il est le plus long serpent au monde. Certains spécimens dépassent les 7,5 mètres, même si la moyenne reste autour de 4 à 6 mètres.
Il vit en Asie du Sud-Est : Indonésie, Philippines, Thaïlande… et préfère les forêts humides ou les zones marécageuses. Il nage très bien et n’hésite pas à traverser les rivières ou à plonger pour se cacher.
Ce python est moins docile que le royal ou le molure. En captivité, il peut se montrer agressif, surtout à l’âge adulte. Il n’est donc pas recommandé pour les particuliers, sauf éleveurs très expérimentés.
Des cas d’attaques mortelles sur des humains ont été documentés, notamment en Indonésie, où certains individus ont été retrouvés entiers dans l’estomac d’un python réticulé. Ce sont des cas extrêmes, mais réels.
Python tapis, python de Seba… des espèces moins connues mais fascinantes
D’autres pythons, moins célèbres, méritent le détour. Parmi eux :
- Le python tapis (Morelia spilota), d’Australie, aux magnifiques motifs géométriques.
- Le python de Seba (Python sebae), d’Afrique subsaharienne, pouvant mesurer jusqu’à 5 mètres.
- Le python vert des arbres (Morelia viridis), arboricole et d’un vert éclatant.
Ces espèces possèdent des comportements très différents selon leur biotope :
- Les espèces arboricoles se déplacent lentement mais avec agilité dans les branches.
- Les espèces terrestres restent proches du sol et chassent de nuit.
- Certains pythons vivent dans des environnements semi-désertiques, d’autres dans des forêts tropicales humides.
Leur diversité fait des pythons un groupe fascinant à observer et à étudier, bien au-delà de leur réputation de “gros serpents constricteurs”.
Conclusion
Les serpents python regroupent une grande variété d’espèces aux tailles, comportements et habitats très différents.
Du calme python royal à l’invasif python birman, en passant par le gigantesque python molure, ils illustrent à quel point la nature peut produire des créatures à la fois puissantes et surprenantes.