Le python royal, aussi appelé Python regius, est l’un des serpents les plus populaires dans les terrariums du monde entier. Sa popularité n’est pas un hasard : non venimeux, docile, facile à manipuler, il est souvent considéré comme le reptile idéal pour débuter.
En 2024, les recherches Google sur “python royal” ont connu une hausse de +23 %, preuve de l’intérêt croissant pour cet animal discret et élégant.
Mais avant d’en accueillir un chez vous, il y a plusieurs réalités à connaître, parfois loin des idées reçues. Voici les 7 points essentiels à maîtriser avant de faire le grand saut.
Origines du python royal et caractéristiques naturelles
Un serpent africain discret et pacifique
Le python royal est originaire d’Afrique subsaharienne, notamment des savanes d’Afrique de l’Ouest (Ghana, Togo, Bénin). Dans son habitat naturel, il mène une vie discrète, se cachant dans les terriers abandonnés ou sous la végétation.
C’est un serpent principalement crépusculaire et nocturne, qui chasse de petits rongeurs grâce à sa vision infrarouge.
Contrairement à de nombreuses autres espèces, le python royal n’est ni agressif ni rapide. Sa stratégie de défense repose plutôt sur l’immobilité et la fuite. C’est ce tempérament calme qui en fait un animal très apprécié par les passionnés de reptiles débutants.
Pourquoi l’appelle-t-on “python boule” ?
Le surnom de “python boule” vient de son comportement instinctif : lorsqu’il est stressé, ce serpent se recroqueville sur lui-même en formant une boule, la tête cachée au centre de son corps.
Ce réflexe de défense, totalement inoffensif, lui permet de se protéger sans attaquer.
Ce trait de caractère le rend particulièrement gérable en captivité. Il ne mord que très rarement, et seulement en cas de forte provocation ou de mauvaise manipulation. Sa docilité naturelle est l’un des facteurs clés de son succès auprès du grand public.
Taille, longévité et comportement du python royal
Combien mesure un python royal adulte ?
À l’âge adulte, un python royal mesure généralement entre 90 cm et 1,20 mètre, bien que certaines femelles puissent atteindre 1,50 m. Cette taille modeste pour un python le rend facile à loger dans un terrarium de dimensions raisonnables (généralement 80 à 120 cm de long).
Sa croissance est relativement lente : un spécimen met entre 2 et 4 ans pour atteindre sa taille adulte, en fonction de son régime alimentaire, de son sexe et de son environnement.
À noter que les femelles sont plus grandes et plus lourdes que les mâles, ce qui est courant chez les serpents constricteurs.
Un tempérament idéal pour les débutants
Le python royal est réputé pour son caractère calme et tolérant à la manipulation humaine. Une fois habitué à son environnement, il peut être manipulé régulièrement, à condition de respecter quelques règles de base : éviter les manipulations juste après un repas, ou lorsqu’il mue.
Contrairement à d’autres reptiles, il ne manifeste pas de comportements territoriaux agressifs. Il peut passer plusieurs heures enroulé dans sa cachette, immobile, ce qui peut surprendre les novices. Cela ne signifie pas qu’il est malade ou triste : c’est simplement un animal au rythme lent, discret par nature.
Terrarium, chauffage et environnement du python royal
Les conditions de vie idéales en captivité
Pour garantir le bien-être de votre python royal, il faut lui offrir un habitat adapté. Un terrarium de 80 à 120 cm de long est suffisant pour un adulte, avec une hauteur modérée. Le plus important est de lui fournir plusieurs cachettes : une du côté chaud, une du côté froid.
Le stress est l’un des ennemis principaux du python royal, et la sécurité passe par la possibilité de se dissimuler.
Le substrat peut être composé de copeaux de peuplier, de papier journal ou de fibre de coco, tant qu’il reste propre, non poussiéreux et facile à entretenir. Il est essentiel de maintenir une hygiène régulière et de surveiller l’humidité pour prévenir les infections respiratoires ou cutanées.
Température, hygrométrie et cachettes à prévoir
Le terrarium doit recréer les conditions tropicales d’origine : un point chaud à 31-33°C le jour, un point froid à 25-27°C, et une baisse nocturne possible.
Un tapis chauffant ou un câble chauffant thermostaté est recommandé pour contrôler la température avec précision. Jamais de lampe chauffante directe : le python royal préfère la chaleur venant du sol.
L’hygrométrie doit être maintenue entre 50 et 60 %, avec une légère augmentation à 70 % pendant les périodes de mue.
Une cachette humide avec de la mousse ou du sphagnum peut être très utile à ce moment-là. Un bol d’eau propre, renouvelé chaque jour, est aussi indispensable, car le python boit et peut s’y baigner ponctuellement.
Alimentation, jeûne et santé du python royal
Que mange un python royal en captivité ?
Le régime alimentaire du python royal se compose principalement de proies congelées puis décongelées, généralement des souris ou des rats.
La taille de la proie doit correspondre à la largeur maximale du serpent. Un jeune python mangera une souris tous les 5 à 7 jours, tandis qu’un adulte peut espacer ses repas à une proie toutes les 10 à 14 jours.
L’alimentation se fait de préférence à l’aide de pinces, dans un environnement calme.
La digestion prend plusieurs jours, durant lesquels il ne faut pas manipuler l’animal. Une bonne digestion dépend aussi de la température ambiante : trop froide, elle peut provoquer des régurgitations.
Pourquoi il peut refuser de s’alimenter ?
Il est fréquent que le python royal fasse des périodes de jeûne, parfois longues, sans que cela soit problématique. Ces refus d’alimentation peuvent être dus à la mue, à un stress lié à l’environnement, à une température inadaptée ou encore à la reproduction.
Il est important de surveiller son poids pour s’assurer qu’il ne maigrit pas de façon inquiétante. En captivité, certains individus peuvent jeûner plusieurs semaines, voire quelques mois. Tant qu’il garde un comportement normal et un poids stable, il n’y a généralement pas lieu de s’inquiéter.
Prix, morphs rares et réglementation en France
Quel est le prix moyen d’un python royal ?
Le prix d’un python royal varie en fonction de plusieurs critères : l’âge, le sexe, l’éleveur et surtout le morph, c’est-à-dire la couleur et le motif de sa peau. Un spécimen “classique” coûte généralement entre 60 et 100 euros.
Pour les morphs rares ou issus de sélections génétiques spécifiques, les prix peuvent grimper à 300, 600 voire plusieurs milliers d’euros.
Les jeunes spécimens (juvéniles) sont souvent moins chers que les adultes reproducteurs. Il est recommandé d’acheter son serpent auprès d’un éleveur reconnu ou d’une animalerie spécialisée, afin de s’assurer de sa bonne santé et de son origine légale.
Morphs populaires et législation à connaître
Il existe aujourd’hui des centaines de morphs : albino, piebald, pastel, banana, spider, clown, etc.
Ces variations génétiques ont contribué à l’explosion de la popularité du python royal. Toutefois, certains morphs présentent des défauts génétiques associés (ex. : problèmes neurologiques chez le spider), d’où l’importance de s’informer avant l’achat.
En France, le python royal n’est pas soumis au certificat de capacité pour les particuliers, car il n’est ni dangereux ni venimeux. Cependant, l’identification (puce ou bague) est obligatoire pour les spécimens nés en captivité selon la réglementation européenne.
Il faut également veiller à obtenir les documents de cession et les justificatifs d’origine.
Manipulation et relation avec l’humain
Comment manipuler un python royal sans stress
La manipulation doit être progressive et respectueuse. Lors des premières semaines après l’acquisition, il est conseillé de laisser le python s’adapter à son nouvel environnement avant de le toucher.
Une fois en confiance, les séances de manipulation peuvent durer une dizaine de minutes, toujours sous surveillance.
Il faut toujours soutenir le corps du serpent avec les deux mains, sans jamais saisir brusquement sa tête. La régularité, la douceur et le calme sont les clés pour développer une relation de confiance.
Ne jamais manipuler pendant la mue ou après un repas : cela pourrait le stresser ou provoquer une régurgitation.
Reconnaître les signes de mal-être chez son serpent
Un python royal qui reste en boule en permanence, refuse les proies trop longtemps, présente des changements de comportement brutaux ou reste en surface au lieu de se cacher peut être en souffrance.
De même, des sifflements, des muqueuses collées ou des problèmes de mue doivent alerter.
Une visite chez un vétérinaire spécialisé en NAC (nouveaux animaux de compagnie) peut s’avérer nécessaire pour poser un diagnostic. Comme tout animal, le python royal a besoin de soins et d’attention pour rester en bonne santé.
Reproduction en captivité et responsabilités
Les bases de la reproduction du python royal
La reproduction du python royal en captivité est accessible mais demande des connaissances. La maturité sexuelle est atteinte vers 2 à 3 ans pour les mâles et 3 à 4 ans pour les femelles.
La saison des amours est généralement déclenchée par une légère baisse de température et de photopériode.
Après l’accouplement, la femelle pond entre 4 et 10 œufs qu’elle couve en s’enroulant autour jusqu’à l’éclosion, environ 55 jours plus tard à 31,5°C. L’incubation artificielle est souvent privilégiée pour garantir des conditions optimales.
Être prêt à assumer l’éthique de l’élevage
Avant de se lancer dans la reproduction, il faut se poser les bonnes questions : ai-je la place pour accueillir les jeunes ? Puis-je garantir leur bien-être et trouver des adoptants responsables ?
L’élevage ne doit pas être motivé uniquement par l’envie de “voir des bébés” ou de faire de l’argent.
Il est aussi important de respecter les standards éthiques : éviter les reproductions entre morphs à risques génétiques, tenir des registres clairs, et s’informer continuellement. Elever du python royal est un engagement à long terme, qui doit se faire avec sérieux et responsabilité.
Conclusion
Adopter un python royal, ce n’est pas simplement accueillir un reptile fascinant : c’est s’engager à comprendre et respecter un mode de vie bien particulier. Derrière son apparente simplicité se cachent des besoins précis, une sensibilité réelle et parfois des surprises inattendues.
Si vous êtes prêt à offrir les bonnes conditions de vie et à apprendre à son rythme, alors ce serpent calme et élégant pourrait bien devenir un compagnon silencieux… mais captivant.