Où vivent les serpents en France ? Une carte étonnante de leur présence par région

Chaque année, près de 1 million de Français croisent un serpent sans même le savoir.

Avec 13 espèces répertoriées en France métropolitaine, leur répartition est loin d’être homogène : elle dessine une véritable carte écologique du territoire. Voici un tour d’horizon complet de ces reptiles discrets mais omniprésents.

Une faune discrète mais bien présente : les serpents français en chiffres

13 espèces officiellement recensées sur le territoire

La France métropolitaine abrite 13 espèces de serpents indigènes, réparties en 9 couleuvres (non venimeuses) et 4 vipères (venimeuses). Leur présence est réglementée et surveillée, car toutes sont protégées par la loi française depuis 1976.

Parmi les plus connues figurent :

  • La couleuvre à collier (Natrix helvetica), visible dans presque toute la France.
  • La vipère aspic (Vipera aspis), très répandue dans le sud et le centre.
  • La couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), la plus grande d’Europe.

Ces espèces évoluent dans une multitude de milieux, allant des forêts humides aux garrigues sèches, en passant par les zones agricoles.

Une répartition conditionnée par le climat et l’altitude

Les serpents ne s’installent pas au hasard. Leur répartition géographique dépend étroitement du climat, de l’altitude et de la végétation. Les vipères, par exemple, préfèrent les terrains rocailleux, secs, bien exposés, tandis que certaines couleuvres affectionnent les zones humides proches de l’eau.

Ainsi :

  • Les régions méridionales accueillent les espèces les plus thermophiles.
  • Les zones montagneuses comme les Alpes et les Pyrénées hébergent des espèces endémiques comme la vipère d’Orsini.
  • Les régions du nord-ouest sont moins favorables à la diversité reptilienne.

Des espèces souvent invisibles aux promeneurs

Malgré leur présence, les serpents restent extrêmement discrets. Ils fuient au moindre bruit, se confondent avec leur environnement et ne se montrent que rarement. De nombreuses personnes traversent des territoires habités par des serpents sans jamais en croiser un seul.

Les serpents jouent pourtant un rôle essentiel dans l’écosystème : ils régulent les populations de rongeurs, d’amphibiens et d’insectes.

Où vivent les serpents en France ? Une répartition région par région

Sud-Est : la plus grande diversité, notamment en Provence et en Languedoc

Le sud-est de la France concentre la plus grande richesse herpétologique. On y trouve :

  • La couleuvre de Montpellier, qui peut atteindre 2 mètres de long.
  • La couleuvre vipérine (Natrix maura), semi-aquatique, commune dans les zones humides.
  • La vipère aspic, très présente dans les garrigues et collines ensoleillées.

Ces régions abritent jusqu’à 7 espèces différentes, souvent en cohabitation. Les milieux ouverts et secs favorisent leur observation.

Sud-Ouest et Pays basque : le refuge de la vipère de Seoane

Dans les Pyrénées et le Pays basque, on rencontre une espèce endémique rare : la vipère de Seoane (Vipera seoanei). Elle est localisée essentiellement :

  • Dans les Landes, les Hautes-Pyrénées et les vallées atlantiques.
  • À moyenne altitude, dans les forêts humides ou les prairies ouvertes.

On y trouve également :

  • La couleuvre à collier, fréquente près des points d’eau.
  • La couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), très active en journée.

Centre et Massif central : le bastion de la vipère aspic

La vipère aspic domine les milieux naturels du centre de la France, du Limousin au Berry en passant par le Cantal. Elle s’adapte à de nombreux habitats :

  • Haies bocagères, landes sèches, talus pierreux.
  • Pentes sud bien exposées en altitude modérée.

Le Massif central accueille également :

  • La couleuvre d’Esculape (Zamenis longissimus), excellente grimpeuse.
  • La couleuvre verte et jaune, très commune.

Nord et façade atlantique : des espèces plus discrètes mais bien implantées

Le nord-ouest, moins ensoleillé, héberge moins d’espèces mais reste propice à certaines couleuvres. Parmi elles :

  • La couleuvre à collier, très fréquente autour des étangs et marais.
  • La vipère péliade (Vipera berus), présente dans le Nord-Est (Ardennes, Vosges).
  • La couleuvre tesselée (Natrix tessellata), rare, parfois observée en Charente-Maritime.

Ces régions comptent souvent moins de 4 espèces par département, mais leur présence reste stable d’année en année.

🧠 À retenir
Le sud-est et le sud-ouest concentrent la majorité des serpents de France, notamment la couleuvre de Montpellier et les vipères régionales. Le nord et le centre restent des zones de présence diffuse mais réelle, souvent ignorée du grand public.

Trois serpents emblématiques de la faune française

La couleuvre à collier : discrète mais omniprésente

La couleuvre à collier est sans doute le serpent le plus répandu de France. On la trouve :

  • De la Bretagne aux Alpes,
  • À toutes altitudes jusqu’à 2000 m,
  • Autour des mares, rivières, marais, prairies humides.

Inoffensive, elle se nourrit principalement de grenouilles et de têtards, et peut simuler la mort si elle se sent menacée.

La vipère aspic : venimeuse mais rarement dangereuse

La vipère aspic est la plus commune des vipères françaises. Elle peut vivre jusqu’à 2400 mètres d’altitude, et affectionne les milieux rocailleux et ensoleillés.

Son venin est réel mais rarement fatal : moins de 1 décès par an en France selon l’ANSES. En cas de morsure, une prise en charge rapide suffit dans 99 % des cas.

La couleuvre verte et jaune : un serpent agile et agressif… en apparence

Souvent confondue avec une vipère, la couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) mesure jusqu’à 1,50 mètre. Très rapide, elle peut adopter une posture défensive impressionnante, mais elle ne mord que très rarement.

Elle est fréquente :

  • Dans le sud-ouest,
  • En bordure de bois ou de champs,
  • Et jusque dans les jardins.

Son régime alimentaire est varié : lézards, petits mammifères, oisillons.

Le rôle écologique et les menaces qui pèsent sur eux

Des régulateurs naturels indispensables aux écosystèmes

Les serpents sont des prédateurs essentiels. En se nourrissant de rongeurs, d’amphibiens, d’œufs ou d’insectes, ils participent à l’équilibre biologique de leur territoire.

Ils contribuent à limiter la prolifération des campagnols, à protéger les cultures et à nourrir certains rapaces.

Des espèces protégées mais en recul

Depuis 1976, toutes les espèces françaises de serpents sont strictement protégées par la loi. Il est interdit de les tuer, de les capturer ou de les déplacer.

Malgré cela, plusieurs menaces subsistent :

  • Destruction de leur habitat (routes, urbanisation, agriculture intensive),
  • Changements climatiques,
  • Persécutions par méconnaissance ou peur.

Certaines espèces comme la vipère d’Orsini sont classées en danger critique d’extinction.

Comment cohabiter avec les serpents sans danger

Apprendre à reconnaître les serpents est le premier pas vers une cohabitation paisible. Voici quelques bons réflexes :

  • Ne jamais manipuler un serpent sauvage,
  • Porter des chaussures fermées en randonnée,
  • Éviter les hautes herbes sans visibilité.

En cas de morsure suspecte, contacter immédiatement le 15 et rester calme. Les secours savent gérer ce type de situation efficacement.

🧠 À retenir
Les serpents français jouent un rôle crucial dans nos écosystèmes, mais leur survie est menacée. Mieux les connaître, c’est mieux les protéger — et apprendre à vivre avec eux sans crainte inutile.

Notre dernier mot

Les serpents qui vivent en France sont bien plus que des créatures discrètes. Ils dessinent une carte vivante de notre territoire et témoignent de la richesse de nos milieux naturels.

En comprenant leur répartition régionale, leur utilité écologique et leur fragilité, nous avons toutes les clés pour mieux les accepter et les préserver, loin des peurs infondées.

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