Dans les animaleries françaises, près de 40 % des débutants confondent aquarium et terrarium selon une étude de l’UIC2A en 2025. Pourtant, mal choisir son habitat peut entraîner des problèmes de santé graves pour les animaux. Voici ce qu’il faut savoir pour faire le bon choix sans erreur.
Comprendre les fondamentaux : aquarium et terrarium ne servent pas les mêmes espèces
Les caractéristiques d’un aquarium : milieu aquatique, filtration et chauffage
Un aquarium est un réservoir entièrement clos, conçu pour héberger des espèces aquatiques comme les poissons, certains amphibiens ou invertébrés d’eau douce ou salée. Il est rempli d’eau, généralement entre 50 et 300 litres pour un usage domestique.
La filtration y est essentielle pour maintenir une eau propre : un filtre mécanique et biologique permet d’éliminer les déchets organiques et de conserver une qualité d’eau stable. L’ajout d’un chauffage immergé est souvent nécessaire pour garantir une température constante, notamment pour les poissons tropicaux (24 à 28 °C en moyenne).
Le verre de l’aquarium est généralement plus épais que celui d’un terrarium, car il doit résister à la pression constante de l’eau. Des systèmes d’éclairage LED ou à néons sont aussi intégrés pour favoriser la croissance des plantes aquatiques et réguler le cycle jour/nuit des animaux.
Le fonctionnement d’un terrarium : ventilation, hygrométrie et substrat adaptés
Un terrarium, en revanche, est un habitat clos mais majoritairement sec ou humide selon l’espèce, destiné aux reptiles, amphibiens ou invertébrés terrestres. Il n’est pas rempli d’eau, mais de substrats (copeaux, sable, tourbe) et d’éléments naturels (branches, pierres, cachettes).
Contrairement à l’aquarium, le terrarium doit être bien ventilé, avec une ou plusieurs grilles d’aération pour éviter les moisissures. L’éclairage joue un rôle capital : il faut souvent simuler le soleil avec des lampes UVB et des spots chauffants. La gestion de l’hygrométrie (taux d’humidité) est aussi cruciale selon les espèces, avec des pulvérisations ou brumisateurs automatiques.
Un thermostat permet de réguler la température, souvent en gradient (par exemple 28 °C côté chaud, 22 °C côté froid), ce qui est vital pour les reptiles ectothermes comme les geckos, pythons ou pogonas.
Les espèces concernées : poissons et invertébrés vs reptiles, amphibiens et insectes
Les aquariums sont conçus pour accueillir :
- Des poissons d’eau douce ou salée (guppy, néon, cichlidés, poissons-clowns)
- Des invertébrés aquatiques (crevettes, escargots, crabes)
- Quelques amphibiens strictement aquatiques (axolotl, grenouille africaine)
Les terrariums, quant à eux, hébergent :
- Des reptiles terrestres (lézards, serpents, tortues terrestres)
- Des amphibiens semi-terrestres (grenouilles dendrobates, crapauds)
- Des invertébrés exotiques (mygales, scolopendres, mantes religieuses)
Choisir entre aquarium et terrarium dépend donc fondamentalement du mode de vie de l’animal. Utiliser un aquarium pour un reptile peut s’avérer dangereux, car la mauvaise aération et la surchauffe sont fréquentes.
Différences techniques : structure, matériaux et conditions de vie
Un environnement humide et clos : l’aquarium au service des animaux aquatiques
Un aquarium fonctionne comme un écosystème aquatique miniature. Son étanchéité est totale, et le couvercle limite l’évaporation. Les éléments techniques (filtration, chauffage, lumière) sont tous pensés pour le milieu aquatique.
Les aquariums modernes sont souvent faits en verre trempé ou en acrylique, avec une épaisseur minimale de 5 mm selon le volume. La lumière utilisée (généralement LED) reproduit le spectre solaire nécessaire à la photosynthèse des plantes et à la régulation des poissons.
L’entretien d’un aquarium repose sur :
- Un changement partiel d’eau toutes les 1 à 2 semaines
- Un nettoyage du filtre tous les mois
- Une surveillance de la température et du pH
L’eau est l’élément central de la stabilité de cet habitat.
Un habitat contrôlé et aéré : le terrarium pour simuler un biotope terrestre
Un terrarium n’a pas besoin d’être étanche. Au contraire, il doit permettre une circulation d’air constante pour éviter l’accumulation d’humidité et de bactéries. La ventilation croisée est un critère fondamental pour les espèces désertiques comme les geckos léopard ou les scinques.
Le choix du matériau (verre, PVC, OSB) dépend de l’humidité et de la température souhaitées. Les terrariums tropicaux nécessitent des parois en verre et des joints étanches pour conserver l’humidité, tandis que les terrariums désertiques peuvent être en bois pour une meilleure isolation thermique.
La gestion de la lumière et de la chaleur est assurée par :
- Des spots chauffants céramique ou halogène
- Des lampes UVB à spectre large
- Des minuteries pour simuler le jour et la nuit
Chaque paramètre doit être ajusté à l’espèce : un caméléon n’aura pas les mêmes besoins qu’un python royal.
Équipements spécifiques : pompe, filtre, lampe UV, thermostat… qui change quoi ?
Voici une synthèse des équipements essentiels selon le type d’habitat :
- Aquarium :
- Pompe à eau et filtre
- Chauffage immergé
- Éclairage LED
- Testeurs de pH et nitrates
- Pompe à eau et filtre
- Terrarium :
- Thermostat électronique
- Lampe UVB/spot chauffant
- Hygromètre
- Ventilation croisée
- Thermostat électronique
Chaque habitat a ses propres exigences techniques. Les mélanger peut créer des conditions dangereuses pour l’animal.
🧠 À retenir
Un aquarium est conçu pour l’eau et l’aquatique, avec filtration et étanchéité totale. Un terrarium simule un milieu terrestre, avec aération, gradient thermique et éclairage adapté aux reptiles. Ne jamais intervertir leurs fonctions !
Objectifs, entretien et contraintes selon votre projet animalier
L’entretien au quotidien : nettoyage, gestion des déchets et stabilité du milieu
Entretenir un aquarium demande une vigilance particulière sur l’équilibre de l’eau. Le cycle de l’azote, avec la transformation des déchets en nitrites puis nitrates, doit être compris et maîtrisé. Une surcharge de poissons ou un excès de nourriture peut provoquer une montée d’ammoniaque fatale.
Dans un terrarium, les déchets sont solides (excréments, mues, résidus d’aliments). Le nettoyage se fait tous les 2 à 3 jours, avec un grand nettoyage mensuel (remplacement du substrat, désinfection des éléments). L’humidité et la température doivent être contrôlées matin et soir.
Un aquarium mal entretenu tue par l’eau, un terrarium mal géré tue par la chaleur ou les bactéries.
Les erreurs fréquentes chez les débutants : aquarium mal fermé, terrarium surchauffé
Parmi les erreurs fréquentes :
- Utiliser un aquarium comme terrarium : absence d’aération, effet de serre, maladies respiratoires
- Oublier le thermostat : risque de surchauffe létale pour les reptiles
- Négliger la gestion de l’humidité : moisissures, mue incomplète
- Surpeupler un aquarium : stress, dépérissement rapide
L’aménagement doit toujours être adapté à l’espèce, pas à l’esthétique du décor.
Adaptation aux besoins des espèces : hydratation, thermorégulation et espace vital
Chaque animal a des besoins spécifiques :
- Le pogona vitticeps nécessite un point chaud à 40 °C, une zone froide à 25 °C et un UVB 10.0
- Le gecko léopard ne supporte pas l’humidité > 50 %
- L’axolotl, amphibien strictement aquatique, vit entre 16 et 20 °C avec un fort besoin de filtration
Adapter les paramètres à chaque espèce est la clé de leur longévité.
🧠 À retenir
L’entretien d’un aquarium est chimique, celui d’un terrarium est thermique et biologique. Une mauvaise gestion entraîne des souffrances souvent invisibles au début, mais toujours fatales à long terme.
Comment faire le bon choix selon votre animal et votre niveau d’expérience ?
Débuter avec un reptile terrestre : quel terrarium choisir pour une première adoption
Si vous débutez avec un reptile, optez pour une espèce robuste comme le pogona, le gecko léopard ou le corn snake. Ces animaux sont tolérants aux variations et faciles à nourrir.
Un terrarium de 60 x 45 x 45 cm est idéal pour débuter, avec :
- Un substrat adapté (papier, copeaux, fibre)
- Une lampe UVB
- Un thermostat programmable
- Des cachettes et un point d’eau
Mieux vaut commencer simple, quitte à complexifier l’habitat avec l’expérience.
Un projet aquatique ? Les limites de l’aquarium pour les amphibiens semi-aquatiques
Les amphibiens semi-aquatiques comme les tritons ou certaines grenouilles ont besoin d’un paludarium, c’est-à-dire un mélange entre aquarium et terrarium.
Dans ce cas, un simple aquarium ne suffit pas. Il faut :
- Une zone terrestre émergée
- Une filtration douce
- Un éclairage adapté mais pas trop puissant
- Une température stable entre 20 et 24 °C
Ces animaux sont souvent plus exigeants que les poissons ou reptiles classiques.
Comparatif final : budget, complexité, esthétique et bien-être animal
Critère | Aquarium | Terrarium |
Prix moyen (2025) | 150 à 400 € | 120 à 350 € |
Difficulté technique | Moyenne (filtration) | Moyenne à forte (chauffage, UVB) |
Entretien | Hebdomadaire (eau) | Quotidien (température/humidité) |
Esthétique | Apaisant et décoratif | Vivant et interactif |
Bien-être animal | Excellent si bien filtré | Excellent si bien régulé |
Le bon choix est celui qui respecte les besoins biologiques de l’espèce avant vos préférences décoratives.
🧠 À retenir
Pour un débutant, un petit terrarium bien équipé est souvent plus simple à gérer qu’un aquarium exigeant. Mais tout dépend de l’espèce, de vos moyens et de votre rigueur quotidienne.
Notre dernier mot
Confondre aquarium et terrarium est une erreur fréquente, mais aux conséquences graves pour l’animal. En comprenant leurs différences techniques, biologiques et pratiques, vous ferez un choix éclairé, respectueux du vivant. Car accueillir un animal, c’est d’abord comprendre son monde.