Ce lézard saute sur l’épaule de son soigneur : le reptile qui bouleverse les codes

Et si les reptiles n’étaient pas les créatures froides et distantes que l’on imagine ? Clint Laidlaw, biologiste passionné, a fondé une chaîne YouTube et un centre éducatif aux États-Unis où les lézards, serpents et amphibiens surprennent et émeuvent.

Dans une interview exceptionnelle, il revient sur son parcours atypique, ses espèces coup de cœur comme le skink des arbres, et sa vision d’un monde où les reptiles auraient enfin la place qu’ils méritent. Un récit à contre-courant qui redéfinit notre relation à ces animaux insoupçonnés.

Une passion née dans les roseaux… et dans un bocal sans couvercle

Dans les premières années de sa vie au bord d’un lac du Colorado, Clint Laidlaw n’imaginait pas qu’une poignée de têtards deviendraient le point de départ d’une aventure aussi vibrante. Tout petit, il met la main sur un serpent, l’enferme dans un bocal sans couvercle – erreur de débutant que beaucoup reconnaîtront – et découvre à la fois l’émerveillement et la frustration d’un monde qui glisse entre les doigts.

L’année suivante, les têtards sont remplacés par des écrevisses, puis trois couleuvres rayées deviennent ses véritables premiers reptiles de compagnie. Ce cheminement, fait d’expériences tâtonnantes mais fascinées, illustre parfaitement ce que Clint défend aujourd’hui : accueillir les erreurs des débutants avec bienveillance, car c’est ainsi que naissent les vocations durables.

Ce parcours familial et curieux, qui commence en bord de lac, trace une voie vers une passion scientifique profonde, nourrie ensuite par des études poussées en biologie et écologie évolutive.

Le Skink qui vient quand on l’appelle : rencontre avec un animal surprenant

Parmi les nombreuses espèces qu’il côtoie dans sa “Reptile Room”, Clint Laidlaw a un faible pour un hôte aussi discret que spectaculaire : le skink des arbres émeraude. Ce lézard, aux reflets verts métallisés, est totalement déconcertant. Pas question de le manipuler de force : il refuse tout contact imposé.

Et pourtant, si vous l’approchez avec patience, il viendra de lui-même. Dans un moment bluffant de l’interview, Clint ouvre sa vitrine et appelle son skink, baptisé Peter. L’animal bondit littéralement sur son bras, grimpe avec aisance et se cale sur son épaule. “Pourquoi fait-il ça ? Ça défie la logique”, murmure Clint, toujours ému par la scène.

Même si cette espèce est peu répandue dans les élevages amateurs, il mise sur le potentiel d’un lien unique, presque complice, entre l’animal et l’humain. Il plaide d’ailleurs pour que les éleveurs passionnés s’intéressent davantage à ces espèces confidentielles, difficiles à reproduire, mais tellement gratifiantes.

🧠 À retenir – Le skink des arbres, bien que difficile à manipuler, peut transformer la relation homme-reptile en une forme de confiance mutuelle inattendue. Une piste idéale pour qui cherche autre chose qu’un animal de vitrine.

La Reptile Room : un rêve devenu refuge éducatif

Née d’un projet presque improvisé entre amis, la chaîne YouTube “Clint’s Reptiles” était censée ne produire que cinq vidéos. L’engouement a été tel que l’idée d’un lieu physique, aussi pédagogique qu’immersif, fait vite son chemin. Avec l’aide de dons de leurs abonnés, Clint et son épouse Leisha fondent à Springville (Utah) un centre dédié à la découverte des reptiles.

Ouvert deux jours par semaine pour ne pas épuiser les animaux, le lieu attire jusqu’à 300 visiteurs hebdomadaires. Enfants, familles, enseignants, tous participent à des ateliers interactifs qui rapprochent le vivant du grand public.

Le couple y propose même depuis peu des formations scientifiques de niveau universitaire, accessibles sans inscription académique officielle. Une démarche qui séduit ceux qui souhaitent se cultiver sans contraintes institutionnelles, et qui renforce la vocation de la Reptile Room : éveiller l’intelligence et le respect de la biodiversité.

Dans une époque où les espèces en captivité souffrent souvent d’un déficit d’image, Clint parvient à leur rendre justice, en montrant qu’un accueil réussi passe par compréhension, attention, et éthique.

Comment YouTube a changé sa vie… et l’image des reptiles

Ce qui démarre comme un défi entre amis – deux geeks de la tech et un biologiste passionné – devient une chaîne YouTube éducative aux multiples casquettes. Aujourd’hui, Clint’s Reptiles compte des centaines de vidéos et plus de 750 000 abonnés. Avec pédagogie et humour, Clint y déconstruit les idées reçues sur ces animaux jugés parfois inquiétants.

Il y partage ses cinq critères d’évaluation d’un reptile de compagnie : la maniabilité, la facilité d’élevage, la robustesse, la disponibilité et le coût d’acquisition. Un tableau clair, apprécié pour sa rigueur, même si certains reprochent à Clint des scores globaux en apparence injustes. Mais pour lui, c’est justement dans le détail de chaque critère que réside l’intérêt.

Clint évoque aussi ses collaborations avec d’autres influenceurs, comme Emily Roberts de Snake Discovery. Lors d’un tournage, elle lui met un faux cobra d’eau dans les bras… et c’est le coup de foudre. Il finira par en élever chez lui, fasciné par leur intelligence et leur interaction étonnamment fluide avec l’humain.

Enfin, lorsque l’interview touche à sa fin, une dernière question percute l’âme d’enfant : “Ton dinosaure préféré ?”. Clint répond sans hésiter : Tyrannosaurus rex. Classique, peut-être. Mais incontestablement efficace pour rêver encore un peu plus grand.

📝 Cet article est inspiré de la publication originale :
REPTILES Magazine Interviews Clint Laidlaw of Clint’s Reptiles

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