Où a-t-on le plus d’attaques de crocodiles ? Le top 5 mondial

Chaque année, entre 1 000 et 2 000 personnes dans le monde seraient attaquées par des crocodiles.

Si ces chiffres sont difficiles à vérifier dans certaines régions reculées, ils révèlent une réalité glaçante : le crocodile est l’un des animaux sauvages les plus dangereux pour l’homme. Certaines zones du globe concentrent la grande majorité de ces incidents.

Alors, où se produisent le plus d’attaques de crocodiles dans le monde ? Voici les 5 régions les plus à risque, chiffres à l’appui.

1. L’Australie : le territoire du crocodile marin

Un danger réel dans le nord tropical

Loin de l’image paisible des plages australiennes, le nord tropical du pays est le territoire du crocodile marin (Crocodylus porosus), le plus grand et l’un des plus dangereux au monde. Chaque année, 1 à 2 attaques sont recensées officiellement, notamment dans le Territoire du Nord et le nord du Queensland.

La ville de Darwin et les zones entourant les rivières Adelaide et Mary sont parmi les plus touchées. Ce prédateur peut atteindre 7 mètres de long et se déplacer aussi bien en mer que dans les estuaires et rivières.

Des mesures préventives… mais des accidents persistants

L’Australie est l’un des pays les mieux préparés face à ce risque : signalisation dissuasive, barrières, surveillance des zones de baignade et interventions rapides en cas de détection d’un crocodile dangereux.

Malgré cela, les attaques se poursuivent, souvent en lien avec des imprudences : baignades dans des zones interdites, pêche de nuit ou camping au bord de l’eau.

En avril 2023, un homme a été tué près de Katherine River, après s’être baigné dans une zone réputée dangereuse. Les autorités rappellent régulièrement les consignes, mais la cohabitation reste tendue, surtout pendant la saison humide, quand les animaux élargissent leur territoire.

[source en bleu : les chiffres sont régulièrement relayés par les autorités environnementales australiennes]

2. L’Afrique subsaharienne : un foyer majeur d’attaques

Le Nil, un fleuve à haut risque

C’est sans doute en Afrique subsaharienne que les attaques de crocodiles sont les plus nombreuses, notamment à cause de la présence du redouté crocodile du Nil (Crocodylus niloticus), capable de s’attaquer à des buffles… ou des humains.

Le long du Nil et de ses affluents, dans des pays comme l’Ouganda, la Tanzanie ou le Soudan du Sud, des centaines d’attaques seraient enregistrées chaque année. Le chiffre exact est difficile à établir, car de nombreuses victimes vivent dans des zones rurales où les incidents ne sont pas toujours déclarés.

Le crocodile du Nil, agressif, territorial et massif (jusqu’à 6 mètres), fréquente les berges, les rizières et les points d’eau où humains et reptiles se retrouvent inévitablement.

Les pays les plus touchés : Tanzanie, Mozambique, etc.

Selon les rares études disponibles, la Tanzanie est l’un des pays les plus touchés, avec parfois plus de 100 attaques recensées par an, souvent mortelles.

Le Mozambique, le Burundi ou encore la République démocratique du Congo sont aussi très concernés. Les populations rurales y dépendent fortement des rivières pour la pêche, l’eau et la lessive, ce qui augmente les risques.

Des attaques spectaculaires ont défrayé la chronique : en 2020, un pêcheur mozambicain a été attaqué sous les yeux de ses compagnons alors qu’il retirait un filet. Ces drames sont souvent silencieux et peu relayés, mais ils sont monnaie courante dans plusieurs régions du continent.

[source en bleu : ces données sont issues d’ONG africaines et de rapports sur la gestion des conflits homme-faune]

3. L’Inde et le Népal : entre mythes et réalité

Le crocodile des marais, discret mais parfois agressif

En Inde et au Népal, c’est surtout le crocodile des marais (Crocodylus palustris), aussi appelé mugger, qui est à l’origine des attaques. Il est plus petit que le crocodile marin ou du Nil, mais il peut tout de même atteindre 4 à 5 mètres et n’hésite pas à s’approcher des zones habitées.

On le trouve principalement dans les rivières du Gange, du Brahmapoutre, ainsi que dans les marais et lacs artificiels proches des villages. Certaines zones comme les Sundarbans, à la frontière indo-bangladaise, abritent également des crocodiles marins, en plus des fameux tigres du Bengale.

Des attaques mal recensées mais bien réelles

Les attaques de crocodiles y sont moins bien documentées qu’en Australie ou aux États-Unis. Pourtant, les témoignages locaux abondent, notamment dans les régions rurales où les habitants se rendent quotidiennement au bord de l’eau pour puiser, laver ou pêcher.

En 2021, dans l’État du Gujarat, une série d’attaques mortelles a poussé les autorités à capturer plusieurs individus agressifs. Le problème est souvent exacerbé par le manque de prévention, combiné à une méconnaissance du danger réel.

Contrairement aux tigres ou aux éléphants, le crocodile reste un tueur silencieux qui frappe sans prévenir.

Les autorités commencent à prendre des mesures, mais la tension persiste entre besoin de conservation de l’espèce et protection des communautés humaines.

[source en bleu : les incidents sont régulièrement rapportés dans la presse indienne régionale]

4. L’Indonésie et les Philippines : la menace invisible

Archipels tropicaux à risque

Avec leurs milliers d’îles, mangroves et littoraux tropicaux, l’Indonésie et les Philippines abritent une population significative de crocodiles marins. Très peu visibles et souvent discrets, ces reptiles vivent à proximité immédiate des villages de pêcheurs, sans forcément être détectés.

Les îles de Bornéo, Sulawesi, Palawan ou Mindanao comptent parmi les zones les plus à risque. Dans certaines provinces indonésiennes reculées, les attaques sont parfois quotidiennes ou hebdomadaires, bien que rarement relayées à l’échelle nationale.

Des attaques soudaines et souvent mortelles

Les données restent difficiles à centraliser, mais selon plusieurs ONG locales, des dizaines d’attaques mortelles ont lieu chaque année, souvent en lien avec la pêche artisanale. Les victimes sont attaquées alors qu’elles pêchent, lavent leur linge ou naviguent en petite embarcation.

En 2022, un adolescent a été emporté par un crocodile marin alors qu’il nageait à la sortie de l’école, dans la région de North Sulawesi. Son corps n’a jamais été retrouvé. Les familles endeuillées dénoncent l’absence de mesures de protection, notamment dans les villages isolés.

Là-bas, les secours sont lents, les infrastructures quasi inexistantes et les attaques ne font pas toujours l’objet de rapports officiels.

[source en bleu : ces données sont reprises par plusieurs ONG de protection des communautés côtières]

5. Les États-Unis : la Floride sous surveillance

Un crocodile rare mais des alligators très présents

Contrairement à une idée reçue, les attaques de crocodiles aux États-Unis sont rares. Le crocodile américain (Crocodylus acutus), présent dans le sud de la Floride, est relativement discret et craint l’homme. En revanche, c’est son cousin, l’alligator, qui est à l’origine de la plupart des incidents.

La Floride concentre l’essentiel des attaques recensées sur le territoire américain. On enregistre en moyenne 6 à 10 attaques par an, avec une mortalité relativement faible grâce à la prise en charge rapide des blessés et au développement des alertes.

Des attaques bien recensées et souvent médiatisées

Aux États-Unis, chaque incident impliquant un alligator ou un crocodile est systématiquement recensé, ce qui permet d’obtenir des statistiques fiables. Selon la Florida Fish and Wildlife Conservation Commission, on compte environ 400 attaques non mortelles depuis 1948, avec une trentaine de décès.

En 2023, une attaque a défrayé la chronique : une femme de 85 ans a été tuée par un alligator alors qu’elle promenait son chien près d’un plan d’eau à Fort Pierce. Ces incidents restent rares, mais ils génèrent une forte couverture médiatique.

Les autorités mènent régulièrement des campagnes de prévention, surtout dans les zones résidentielles proches des marécages, des golfs et des lacs. Les crocodiles américains, eux, restent très localisés autour du Parc national des Everglades, où leur interaction avec l’homme reste exceptionnelle.

Conclusion

Là où l’on recense le plus d’attaques de crocodiles dans le monde, ce sont principalement l’Afrique subsaharienne, l’Australie, l’Inde et ses voisins, ainsi que certaines îles du Sud-Est asiatique comme l’Indonésie. Les États-Unis, malgré leur médiatisation, restent bien moins touchés en comparaison.

Les régions les plus dangereuses combinent souvent présence de grands prédateurs, proximité avec les populations humaines, et manque d’infrastructures de prévention. Comprendre ces dynamiques permet de mieux anticiper les risques — et de respecter ces animaux aussi puissants que redoutables.

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