Les geckos de A à Z : comportement, habitat, alimentation, espèces à connaître

Avec plus de 1500 espèces recensées, les geckos sont parmi les reptiles les plus répandus et les plus fascinants de la planète. Leurs pattes capables d’adhérer au verre, leur incroyable faculté de régénération, ou encore leur capacité à grimper tête en bas les rendent uniques dans le règne animal.

Dans cet article, on vous propose de découvrir tout ce qu’il faut savoir sur les geckos, depuis leur classification jusqu’à leur comportement, en passant par leur alimentation, leur habitat et les espèces les plus populaires à adopter.

Que vous soyez passionné de reptiles ou simplement curieux, vous allez voir que ce petit lézard n’a rien de banal.

Le gecko : un reptile pas comme les autres

Origine du nom et classification scientifique

Le mot “gecko” viendrait d’une onomatopée malaisienne imitant le cri caractéristique du gecko tokay (l’un des plus sonores). Mais derrière ce nom singulier se cache un infra-ordre très vaste de reptiles, les Gekkota, eux-mêmes inclus dans le grand groupe des squamates, tout comme les serpents ou les iguanes.

Les geckos se répartissent en plusieurs familles principales :

  • Gekkonidae (la plus grande, avec des centaines d’espèces),
  • Eublepharidae (qui inclut le célèbre gecko léopard),
  • Diplodactylidae (essentiellement présents en Océanie),
  • et quelques autres groupes plus restreints.

On parle souvent des geckos comme de “petits lézards”, mais leur biologie, leur comportement et leur morphologie les distinguent clairement d’autres groupes de reptiles.

Une incroyable diversité d’espèces

À l’heure actuelle, plus de 1 500 espèces de geckos ont été décrites à travers le monde — et ce nombre continue d’augmenter grâce à de nouvelles découvertes.

On les trouve dans des milieux très variés :

  • diurnes ou nocturnes, selon les espèces,
  • terrestres, arboricoles, voire semi-souterrains,
  • certains avec des paupères mobiles, d’autres avec des yeux fixes protégés par une fine membrane.

Les couleurs et les textures de leur peau varient également énormément, passant du brun discret au vert éclatant, voire à des motifs très marqués qui les aident à se fondre dans leur environnement ou à intimider leurs prédateurs.

En captivité, les espèces comme le gecko léopard (Eublepharis macularius) ou le gecko à crête (Correlophus ciliatus) sont devenues des stars des terrariums — pour leur facilité d’élevage et leur look singulier.

Des capacités physiques qui défient la gravité

Comment le gecko marche sur les murs et plafonds ?

C’est peut-être la caractéristique la plus spectaculaire des geckos : leur capacité à grimper à la verticale sur des surfaces lisses, voire à tenir à l’envers sur un plafond !

Cette prouesse est possible grâce à des millions de poils microscopiques appelés “setae” présents sous leurs doigts. Ces structures interagissent au niveau moléculaire avec la surface, via les forces de Van der Waals.

Résultat : un gecko peut supporter plusieurs fois son propre poids en adhérant simplement à une vitre ou un mur, sans aucune ventouse ni sécrétion collante.

C’est d’ailleurs un sujet d’étude pour la biomécanique : plusieurs laboratoires dans le monde travaillent à reproduire cette adhésion dans les technologies humaines, notamment pour développer des gants ou des robots grimpeurs. (Voir étude du CNRS sur la biomimétique chez les geckos)

Régénération et camouflage : des super-pouvoirs naturels

Autre faculté fascinante : la régénération de la queue. Lorsqu’un gecko est attaqué, il peut laisser tomber volontairement sa queue (phénomène appelé autotomie), qui se met alors à bouger pour distraire le prédateur.

Quelques semaines plus tard, la queue repousse — bien que rarement aussi parfaitement que l’originale.

Certains geckos vont encore plus loin avec des stratégies de camouflage très avancées :

  • Couleurs mimétiques qui épousent l’écorce, les rochers ou les feuillages,
  • Textures de peau irrégulières,
  • Capacités à changer légèrement de teinte selon l’environnement ou l’humeur (comme le gecko satanique à queue de feuille de Madagascar).

Ces adaptations leur permettent d’échapper à la prédation tout en restant discrets dans des écosystèmes riches en dangers.

Où vivent les geckos ? Des tropiques à nos murs

Habitat naturel des geckos dans le monde

Les geckos occupent une vaste diversité d’habitats.

On les retrouve partout dans le monde, à l’exception de l’Antarctique. Leur distribution est particulièrement dense dans les zones tropicales et subtropicales, où chaleur et humidité leur offrent des conditions idéales.

Voici quelques exemples d’habitats typiques :

  • Forêts humides (Asie du Sud-Est, Amazonie, îles du Pacifique)
  • Zones désertiques (comme le gecko à pattes palmées de Namibie)
  • Régions rocheuses et escarpées (Moyen-Orient, sud des États-Unis)
  • Milieux urbains, où ils se sont adaptés aux murs des maisons

Certains sont strictement arboricoles, vivant dans les feuillages, les troncs ou les cavités d’arbres. D’autres préfèrent les anfractuosités rocheuses ou les abris sous les écorces, toujours à proximité d’un point d’eau ou d’une source régulière d’insectes.

👉 Fait marquant : certains geckos ont été introduits involontairement dans de nouveaux pays via le commerce international, les rendant invasifs dans certains environnements sensibles.

Les geckos en France : espèces locales et invasives

En France métropolitaine, deux espèces de geckos sont régulièrement observées, principalement dans le sud du pays :

  • Le tarente de Maurétanie (Tarentola mauritanica), une espèce plutôt discrète mais bien adaptée aux murs chauds
  • Le gecko méditerranéen (Hemidactylus turcicus), identifiable par ses doigts écartés et son comportement nocturne

Ces espèces affectionnent les murs en pierre, les volets, les gouttières, et sortent volontiers à la tombée de la nuit pour se nourrir des insectes attirés par la lumière.

Dans les départements d’outre-mer (DOM-TOM), on retrouve aussi plusieurs espèces endémiques ou introduites, notamment à La Réunion, en Guadeloupe ou en Guyane.

Certains rapports scientifiques alertent d’ailleurs sur la présence de geckos exotiques introduits accidentellement, comme Lepidodactylus lugubris, qui peuvent concurrencer les espèces locales. Une vigilance écologique est donc de mise.

Que mangent les geckos ? Un régime qui varie selon l’espèce

Alimentation des geckos insectivores

La majorité des geckos sont insectivores, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent de petits invertébrés vivants. Leur régime inclut :

  • Des grillons, des blattes, des vers de farine, des collemboles, etc.
  • Parfois des araignées, des mille-pattes ou des petits scorpions

Le mode de chasse varie selon les espèces :

  • Les nocturnes comme le gecko tokay ont une excellente vision de nuit et chassent à l’affût.
  • D’autres, plus rapides, utilisent des attaques éclairs grâce à leur langue collante.

En captivité, il est crucial d’assurer une variation alimentaire, avec des proies vivantes saupoudrées de calcium et de vitamines, pour prévenir les carences.

Astuce : les geckos refusent souvent les proies mortes ou inanimées. Le mouvement est un déclencheur essentiel de leur appétit.

Geckos frugivores et nectarivores

Certaines espèces, notamment dans les forêts tropicales, adoptent un régime plus omnivore ou frugivore. C’est le cas du gecko à crête (Correlophus ciliatus) et du gecko gargouille (Rhacodactylus auriculatus).

Ils consomment :

  • Des fruits mous ou écrasés (banane, mangue, papaye)
  • Du nectar de fleurs
  • Et parfois de petits insectes en complément

En captivité, des pâtées spécialisées (commercialisées sous forme de poudre à reconstituer avec de l’eau) sont disponibles pour ces espèces, et sont recommandées pour assurer un équilibre nutritionnel optimal.

À noter : une mauvaise alimentation peut rapidement entraîner des troubles métaboliques chez ces reptiles, comme le MBD (Maladie osseuse métabolique).

Les geckos en captivité : compagnons populaires mais exigeants

Espèces les plus adoptées : gecko léopard, à crête, tokay…

Les geckos font partie des reptiles les plus populaires en terrariophilie, notamment pour les débutants. Parmi les espèces les plus fréquentes :

  • Le gecko léopard (Eublepharis macularius) : calme, facile à manipuler, disponible en de nombreuses “morphs” (variétés de couleurs)
  • Le gecko à crête (Correlophus ciliatus) : frugivore, docile, apprécié pour son apparence atypique avec ses cils au-dessus des yeux
  • Le gecko tokay (Gekko gecko) : plus grand et plus agressif, recommandé aux terrariophiles expérimentés

D’autres espèces, comme le gecko nain du jour (Lygodactylus williamsi) ou le gecko satanique à queue de feuille (Uroplatus phantasticus), sont prisées pour leur rareté et leur esthétisme, mais nécessitent des soins spécifiques avancés.

Conditions de vie idéales en terrarium

Vivre en terrarium ne signifie pas faire n’importe quoi. Voici les conditions de base à respecter pour un gecko en captivité :

  • Température : entre 24 °C et 32 °C selon les espèces, avec un point chaud localisé
  • Hygrométrie : de 40 à 80 % selon les espèces (les frugivores tropicaux ont besoin d’un fort taux d’humidité)
  • Eclairage UVB : indispensable pour les espèces diurnes, et recommandé pour toutes pour la synthèse de la vitamine D3
  • Substrat adapté : sable, terre, fibre de coco, selon le biotope simulé
  • Cachettes et décorations naturelles : indispensables pour limiter le stress

Une attention toute particulière doit être portée à l’alimentation régulière, à l’eau propre, et à la surveillance de la mue, souvent révélatrice de problèmes de santé (comme un manque d’humidité).

Fait important : la cohabitation entre plusieurs geckos est déconseillée, sauf exception, car elle peut générer des conflits, du stress ou des blessures.

Conclusion

Les geckos sont des reptiles fascinants, à la fois discrets, élégants et étonnamment bien adaptés à leur environnement. On les retrouve dans des habitats variés partout dans le monde, avec une diversité incroyable d’espèces.

Leurs capacités physiques, leur régime alimentaire nuancé et leur popularité en captivité en font des animaux uniques à bien connaître avant toute adoption ou observation en milieu naturel.

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