Serpent en France : 13 espèces, 4 dangereuses… Voici ce que vous devez vraiment savoir

Saviez-vous que la France abrite 13 espèces de serpents sur son territoire métropolitain ? Pourtant, leur simple évocation suffit souvent à provoquer la panique. Et si on vous disait que seules 4 d’entre elles sont réellement dangereuses pour l’être humain ?

Loin des clichés, les serpents français sont discrets, essentiels pour l’écosystème et, dans la majorité des cas, totalement inoffensifs.

Alors que les beaux jours approchent et que les balades en nature se multiplient, il est temps de comprendre qui ils sont, où ils vivent, et comment vivre avec eux sans crainte injustifiée.

Les serpents en France : un panorama méconnu

Combien d’espèces de serpents en France ?

En France métropolitaine, 13 espèces de serpents ont été recensées, réparties en deux grandes familles :

  • Les couleuvres, avec 9 espèces, totalement inoffensives.
  • Les vipères, au nombre de 4, venimeuses mais rarement mortelles.

Ces espèces se retrouvent dans la plupart des régions françaises, des forêts aux zones agricoles, en passant par les jardins.

Contrairement aux idées reçues, elles jouent un rôle écologique crucial : elles régulent les populations de rongeurs, de grenouilles et d’insectes, évitant ainsi certaines proliférations nuisibles.

Différences entre couleuvres et vipères : comment les reconnaître ?

Pour ne pas confondre une couleuvre inoffensive avec une vipère venimeuse, voici quelques indices clés :

  • La tête : celle de la vipère est triangulaire, large et bien distincte du cou, alors que celle de la couleuvre est plus allongée et fine.
  • Les pupilles : les vipères ont une pupille verticale (comme un chat), les couleuvres une pupille ronde.
  • Le corps : la vipère est souvent courte et trapue, alors que la couleuvre est plus longue et fine, parfois jusqu’à 2 mètres pour certaines espèces.
  • Le comportement : en cas de danger, la couleuvre fuit rapidement, tandis que la vipère peut siffler et se replier.

Les serpents inoffensifs les plus fréquents en France

La couleuvre à collier, le serpent le plus commun

La couleuvre à collier (Natrix natrix) est l’une des espèces les plus répandues en France. Facile à identifier grâce à son collier clair en forme de croissant derrière la tête, elle vit surtout près des zones humides, mares, étangs et rivières.

Elle se nourrit principalement de grenouilles et de têtards, qu’elle chasse dans l’eau. Totalement inoffensive pour l’homme, elle peut parfois simuler la mort ou émettre une mauvaise odeur si elle se sent menacée — une stratégie de défense efficace.

La couleuvre verte et jaune, rapide et impressionnante

Plus impressionnante encore, la couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) peut dépasser 1,5 mètre de long. Très vive, elle est facilement reconnaissable à sa robe sombre tachetée de jaune vif, et fréquente souvent les zones sèches, les talus ou les murets ensoleillés.

Bien qu’elle puisse mordre si elle est attrapée, cette morsure n’a aucune conséquence toxique. C’est une espèce très utile pour les jardiniers, car elle élimine rongeurs et petits nuisibles. On la rencontre fréquemment dans le Sud-Ouest, la vallée du Rhône et jusqu’en Bretagne.

Vipères en France : les espèces vraiment dangereuses

La vipère aspic, la plus redoutée des randonneurs

La vipère aspic (Vipera aspis) est l’espèce venimeuse la plus répandue en France. On la retrouve dans de nombreuses régions, notamment dans le sud, le centre et l’est du pays, y compris jusqu’en moyenne montagne.

Elle mesure entre 50 et 70 cm, avec un corps trapu et une tête triangulaire bien marquée. Sa morsure peut provoquer des douleurs locales, des œdèmes, et dans de rares cas, des complications plus sérieuses chez les personnes fragiles.

Toutefois, les cas graves restent très rares : moins de 1 décès par an en France lié à une morsure de vipère, et encore, uniquement en l’absence de soins rapides.

Cette vipère évite les zones très fréquentées et mord généralement uniquement en cas de contact direct ou d’écrasement involontaire.

La vipère péliade, discrète mais venimeuse

Moins connue mais tout aussi venimeuse, la vipère péliade (Vipera berus) est présente surtout dans le nord-est, les Alpes, et quelques zones de l’ouest. Elle affectionne les milieux humides, les clairières et les lisières de forêts.

Elle se distingue par son motif en zigzag dorsal très marqué, sur un fond gris, brun ou roux. Plus méfiante que l’aspic, elle mord très rarement, et sa morsure, bien que venimeuse, est souvent moins toxique.

Son rôle dans les écosystèmes est crucial : elle participe à l’équilibre biologique, en tant que prédateur et proie. Il est donc essentiel de la respecter et de ne jamais tenter de la capturer.

Où trouve-t-on des serpents en France ?

Les régions les plus peuplées par les serpents

Certaines zones géographiques offrent des conditions idéales à la présence des serpents. On retrouve notamment une forte diversité dans le sud de la France, notamment en Provence, dans les Cévennes, le Sud-Ouest, la vallée du Rhône, ou la Corse.

Mais des espèces comme la couleuvre à collier ou la vipère aspic vivent aussi dans des régions plus tempérées, y compris en Île-de-France, dans le Centre ou le Massif central.

Voici quelques habitats typiques :

  • Les haies bocagères et talus ensoleillés
  • Les bords de rivières, mares et marécages
  • Les zones agricoles peu urbanisées
  • Les lisières forestières et landes ouvertes

Ces milieux offrent chaleur, cachettes et abondance de proies, conditions idéales pour ces reptiles à sang froid.

Serpent dans son jardin : comment réagir ?

Il est de plus en plus fréquent d’observer des serpents dans les jardins, surtout à proximité des zones rurales ou semi-naturelles. Cela peut surprendre, mais dans la quasi-totalité des cas, il s’agit d’une couleuvre inoffensive.

Voici les bons réflexes à adopter :

  • Ne pas tenter de le tuer ou de le capturer : c’est illégal (toutes les espèces sont protégées).
  • Le laisser s’éloigner : il ne reste jamais longtemps.
  • Éviter de marcher pieds nus dans les herbes hautes ou de soulever des pierres à mains nues.

Si vous observez un serpent régulièrement, vous pouvez limiter sa présence en débroussaillant les abords, en évitant les tas de pierres et de bois, et en réduisant les points d’eau stagnants.

Serpents et humains : protection, peur et cohabitation

Une faune protégée par la loi

Depuis 1976, tous les serpents de France métropolitaine sont protégés par la loi. Il est donc interdit de les tuer, les capturer, les vendre ou de détruire leurs habitats. Toute infraction expose à des amendes pouvant aller jusqu’à 15 000 euros et un an d’emprisonnement.

Cette protection vise à préserver l’équilibre écologique, car les serpents jouent un rôle fondamental en tant que régulateurs naturels. En dépit des peurs souvent irrationnelles qu’ils suscitent, les serpents ne sont pas nos ennemis.

Ils sont des indicateurs de biodiversité, sensibles à la pollution, à l’urbanisation et à l’agriculture intensive.

Les efforts de conservation sont portés par des associations locales, des parcs naturels, et appuyés par des programmes scientifiques de suivi de populations.

Serpents et morsures : risques réels et gestes à adopter

Les morsures de serpents en France sont extrêmement rares.

On estime entre 200 et 300 cas par an, dont une infime partie nécessitent une hospitalisation. Dans la majorité des cas, il s’agit de morsures de vipères, survenues lors de randonnées, en marchant accidentellement sur l’animal.

Voici les gestes à adopter en cas de morsure :

  • Ne pas paniquer, rester immobile et appeler les secours (15 ou 112).
  • Immobiliser le membre touché sans le comprimer.
  • Ne pas inciser, sucer ni poser de garrot.

Une prise en charge médicale rapide suffit dans la majorité des cas. L’usage de sérum antivenin est réservé aux cas graves, en milieu hospitalier.

Mieux connaître les serpents, c’est aussi mieux se protéger sans céder à la peur irrationnelle ni nuire à ces espèces essentielles.

Conclusion

Les serpents en France sont bien plus nombreux et variés qu’on ne l’imagine, mais restent discrets et rarement dangereux.

Sur les 13 espèces présentes, seules 4 sont venimeuses, et les accidents graves sont exceptionnels. Plutôt que de redouter leur présence, il est temps d’apprendre à les identifier, à respecter leur rôle écologique, et à cohabiter intelligemment.

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *